Journée noire pour la question de l’avortement, ce jeudi, aux Etats-Unis. Moins d’une semaine après son interdiction par un juge texan, la pilule abortive a été reautorisée aux Etats-Unis, mais sous des conditions très strictes. Dans la foulée, la Floride a adopté une loi interdisant l’avortement après six semaines.
Série de mauvaises nouvelles aux Etats-Unis. Alors que l’autorisation de la pilule abortive avait été suspendue la semaine dernière, le recours à la mifépristone reste finalement temporairement autorisé aux Etats-Unis, mais sous des conditions plus strictes qu'avant, selon un jugement rendu jeudi 13 avril par une cour d’appel. L’administration de Biden a décidé de saisir dans la foulée, la Cour Suprême, afin de contester les restrictions d'accès à la pilule abortive. Seulement quelques heures plus tard, le Parlement de Floride a adopté une loi interdisant les avortements au-delà de six semaines de grossesse. Une décision que la Maison-Blanche a fustigée comme étant « extrême et dangereuse », rapporte actu.fr.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, sur les trois juges qui composent la cour d’appel de La Nouvelle-Orléans (Louisiane), deux juges ont décidé de maintenir l’autorisation de mise sur le marché de la pilule abortive, mais avec des règles plus strictes qu'auparavant. Les deux juges de la cour fédérale ayant voté ces restrictions accrues, Kurt Engelhardt et Andrew Oldham, ont été nommés par Donald Trump, tandis que celle qui a voté contre, Catharina Haynes, a été mise en place par l’ex-président George W. Bush, indique Le Parisien.
Pour avoir accès à la pilule abortive aux Etats-Unis, il faut maintenant trois visites chez le·la médecin au cours de la période de prescription, qui sera limitée aux sept premières semaines de grossesse, contre dix auparavant. Pour rappel, cette méthode d'avortement qui utilise la mifépristone et misoprostol est autorisée par l'Agence américaine des médicaments (FDA) depuis 2000. Elle représentait, en 2020, 53% des avortements aux Etats-Unis, selon les chiffres de l'institut Guttmacher, rapporté par Le Parisien. Et le gouvernement de Biden a assuré qu'il « défendra le jugement scientifique » de l'Agence américaine des médicaments (FDA) devant la Cour Suprême, rapporte france info.
Une décision qui « s’interpose entre les médecins et leurs patientes »
Cette série judiciaire a débuté vendredi dernier, lorsqu'un juge texan ultraconservateur, Matthew Kacsmaryk, avait ordonné l’annulation de l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone. En dépit du consensus scientifique, il avait estimé que la mifépristone présentait des risques pour la santé des femmes. Matthew Kacsmaryk, nommé par l'ancien président Donald Trump, avait prévu un délai d'une semaine avant que sa décision ne s'applique, afin de laisser le temps au gouvernement fédéral de faire appel. Lundi, l’administration du président démocrate Joe Biden avait demandé à une cour d’appel de la Nouvelle-Orléans d’intervenir pour bloquer l’arrêt « extraordinaire et sans précédent » du juge Matthew Kacsmaryk, « en attendant l’examen de fond » du dossier.
La décision de la cour d'appel qui n'a pas donné raison à l'administration de Biden, « s’interpose entre les médecins et leurs patientes », a critiqué la vice-présidente Kamala Harris qui, selon actu.fr, est très impliquée sur le dossier de l’avortement depuis que la Cour suprême a annulé la protection constitutionnelle de ce droit en juin dernier.
Un Etat de plus
D'après actu.fr, une quinzaine d’Etats ont depuis interdit l’avortement sur leur sol. Et ce jeudi, c'est la Floride qui a proscrit l'avortement au-delà de six semaines, sauf en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère, détaille 20 minutes. Approuvée à 70 voix pour et 40 contre par les élu·es de cet Etat du sud-est du pays, la loi a été signée dans la foulée par, selon le quotidien, « l’étoile montante de la droite populiste américaine et possible prétendant à la Maison Blanche », Ron DeSantis. L’entrée en vigueur de cette interdiction fera de la Floride l’un des Etats qui restreignent le plus l’avortement sans l’interdire, indique le quotidien.
En attendant que la Cour Suprême prenne une décision, la confusion règne aux États-Unis sur les effets concrets des restrictions prises par la cour d'appel. « Nous ne savons pas encore comment l'arrêt sera interprété par les entreprises qui distribuent la mifépristone, les médecins et les tribunaux », a alerté le réseau d'information sur les pilules abortives Plan C, d'après actu.fr.
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