L'ex-producteur tout puissant purge déjà une peine de 23 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. A Los Angeles, il était poursuivi par quatre femmes.
Cinq ans après le début du mouvement #MeToo lancé par une enquête journalistique le concernant, Harvey Weinstein a de nouveau été reconnu coupable de viol et d'agressions sexuelles lundi 19 décembre par un tribunal de Los Angeles en Californie, rapporte l'AFP.
Le producteur américain, magnat d'Hollywood, a été reconnu coupable par les juré·es de toutes les accusations portées par la première des plaignantes, au nombre de quatre. Les juré·es, qui ont mis deux semaines à délibérer, l'ont à l'inverse déclaré non coupable quant aux accusations d'une deuxième femme et n'ont pas trouvé d'accord sur un verdict concernant celles des deux autres femmes.
Ces femmes, qui ont pour la plupart conservé leur anonymat durant l'audience, ont dénoncé des faits qui se seraient produits entre 2004 et 2013 dans des hôtels de Beverly Hills et Los Angeles. Une cinquième femme qui devait témoigner a finalement renoncé. « Les hôtels étaient son piège, a affirmé la procureure Marlene Martinez durant l'audience. Confinées entre ces murs, les victimes ne pouvaient pas échapper à sa masse imposante. » Soulignant les similitudes entre les témoignages, elle a aussi déclaré : « Il n’y a aucun doute qu’Harvey Weinstein était un prédateur. Et comme tous les prédateurs, il avait une méthode. »
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Après que Jennifer Siebel-Newsom, l'une des accusatrices d'Harvey Weinstein présente à la barre, a révélé son identité, l'un des avocats du producteur l'a utilisé pour discréditer ses accusations. Argument : l'actrice est aussi épouse du gouverneur de Californie, Gavin Newsom. « Les regrets, ce n’est pas du tout la même chose qu’un viol, a fustigé Alan Jackson. On ne peut pas réécrire sa propre histoire, peu importe à qui l’on est marié. » De son côté, elle a comparé les méthodes d'interrogatoire agressives des avocats de Weinstein au comportement de leur client, qui l'aurait violée après trois quarts d'heure de pression. « Je tremble. Je pleure. Il sait que ce n’est pas consenti du tout, a‑t-elle décrit en pleurant. […] Ce que vous faites aujourd’hui, c’est exactement ce qu’il m’a fait. »
En 2020, l'homme aujourd'hui âgé de 70 ans avait été condamné à New York à 23 ans de réclusion pour des faits de violences sexuelles. Pour cette nouvelle audience, Harvey Weinsteinn a refusé de témoigner. Le verdict qui sera énoncé par un juge pour nouveau procès sera attendu dans un contexte où, après un refus initial de la justice, la Cour suprême de New York l’a finalement autorisé, en août, à faire appel de sa première condamnation. Dans le volet de Los Angeles, Weinstein encourt jusqu'à 18 ans de prison.
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