En Australie, une étude universitaire menée auprès de plus de 1900 hommes s'est intéressée aux délinquants sexuels non repérés. Et révèle l'ampleur du phénomène.
Près d’un homme australien sur six dit avoir une attirance sexuelle envers les enfants ou les adolescent·es. Près d’un sur dix reconnaît avoir déjà commis un acte pédocriminel - du visionnage de contenu pédopornographique jusqu’à la prostitution infantile. Et un sur quinze reconnaît qu’il pourrait agresser ou violer un·e mineur·e de moins de quatorze-ans s’il était sûr de ne jamais être découvert. Ces chiffres, aussi terrifiants qu’édifiants, sont la conclusion d’une enquête réalisée par des chercheurs et chercheuses de l’université de Nouvelle-Galles du sud, en collaboration avec l’Australian Human Rights Institute et le Jesuit social services.
Dévoilée le 20 novembre, cette étude, réalisée entre 2022 et 2023, s’appuie sur un échantillon représentatif de 1945 Australiens âgés de 18 à 65 ans. Présentée comme “l’étude la plus importante de ce type jamais réalisée à l’échelle mondiale”, elle visait notamment à mesurer la prévalence de la délinquance sexuelle envers les mineur·es, afin d’améliorer la prévention et la détection des violences sexuelles à leur égard. «Cette étude apporte une visibilité sans précédent au nombre de délinquants sexuels non détectés dans la communauté australienne », précise le professeur Michael Salter, qui a participé à l’enquête.
L'étude s’est aussi penchée sur le profil des 4,9% d’hommes qui ont déclaré avoir déjà agressé des enfants et/ou des adolescent·es. Des hommes plus susceptibles d’avoir eux-même vécu une enfance traumatique, mais aussi plus susceptibles d’être mariés, d’avoir des revenus élevés et de travailler au contact d’enfants. Des Monsieur Tout-le-Monde, au-dessus de tout soupçon.
