Trois ONG ont repris leurs activités en Afghanistan le 16 janvier, après que les autorités talibanes aient levé les restrictions sur le travail des femmes dans le secteur de la santé.
Les autorités de Kaboul ont reconnu le rôle indispensable des femmes dans le domaine de la santé. La semaine dernière, le gouvernement a levé les restrictions sur le travail des femmes dans ce secteur. Trois ONG, International Rescue Committee (IRC), Save the Children et Care ont annoncé ce lundi 16 janvier reprendre leurs activités dans le pays selon Aljazeera.
Le 24 décembre dernier, Abdul Rahman Habib, porte-parole du ministère de l'Économie en Afghanistan, avait interdit aux Afghanes de travailler dans des ONG. Selon lui, les femmes ne respectaient pas le code vestimentaire imposé par le régime taliban, le port du hijab, un voile qui couvre entièrement le corps et le visage.
En réponse à cette décision, de nombreuses associations ont décidé de suspendre leurs activités sur le territoire. « Les membres féminins du personnel sont au cœur du travail de Save the Children en Afghanistan. Ce sont nos médecins, nos infirmières, nos sages-femmes, ce sont nos conseillers, nos assistants sociaux et nos enseignants, ce sont nos experts en finances, en sécurité et en ressources humaines », a déclaré un porte-parole de Save the Children.
Un gouvernement taliban sous pression
Le 13 janvier, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les talibans à revenir immédiatement sur cette interdiction et à permettre aux femmes de reprendre leur travail. Suite à quoi, « le ministère de la Santé publique [du régime taliban] a donné l'assurance que le personnel de santé féminin, ainsi que les personnes occupant des fonctions de soutien administratif, pouvaient reprendre leur travail », a déclaré Nancy Dent, porte-parole de l'IRC à Aljazeera. Les trois ONG ont décidé de reprendre leurs activités. « Cependant, l'interdiction générale étant toujours en vigueur, nos autres activités pour lesquelles nous n'avons pas d'assurances fiables que nos collègues féminines peuvent travailler, restent en suspens » déclarait Save The Children.
Cette décision arrive dans un contexte de crise humanitaire où près de 19 millions d'Afghan·es, sur une population estimée à 36 millions d'habitant·es, sont confronté·es à une insécurité alimentaire critique et plus de 29 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire. Des négociations sont en cours pour permettre aux femmes de travailler dans d’autres secteurs, notamment l'éducation, l'eau, l'assainissement et la distribution de nourriture.
« Sur la base de nos principes et valeurs religieux, nous sommes prêts à coopérer dans tous les domaines », a tweeté la semaine dernière Zabihullah Mujahid, porte-parole en chef des talibans.