Affaire Epstein : un accord scel­lé protège-​t-​il le prince Andrew ?

La jus­tice fédé­rale amé­ri­caine déci­de­ra pro­chai­ne­ment si la plainte au civil de Virginia Giuffre pour agres­sions sexuelles contre le prince Andrew est recevable. 

the duke of york in belfast cropped
Le Prince Andrew © Titanic Belfast

Dernier rebon­dis­se­ment dans l’affaire Epstein. Lewis Kaplan, juge fédé­ral de Manhattan, doit sta­tuer pro­chai­ne­ment sur la rece­va­bi­li­té de la plainte au civil dépo­sée en août par Virginia Giuffre pour agres­sions sexuelles à l’encontre du prince Andrew, fils cadet de la reine Élisabeth II. En cause, l’accord finan­cier scel­lé en 2009 entre Jeffrey Epstein et Virginia Giuffre. Rendu public ce lun­di, le docu­ment juri­dique enga­geait en effet l’Américaine de 38 ans – prin­ci­pale accu­sa­trice dans l'affaire du vaste tra­fic sexuel de jeunes filles mis en place par l’homme d’affaires amé­ri­cain et Ghislaine Maxwell entre 1994 et 2004 – à ne pas por­ter plainte contre Jeffrey Epstein ou « tout autre accu­sé poten­tiel ». Ceci contre un ver­se­ment de 500 000 dol­lars à la jeune femme.

La jeune femme accuse le duc d’York, 61 ans, de l’avoir agres­sée sexuel­le­ment à plu­sieurs reprises en 2001 avec l’aide de Jeffrey Epstein et de Ghislaine Maxwell lorsqu’elle avait 17 ans. Or, la défense du prince Andrew se base jus­te­ment sur la clause de l’accord pour cla­mer que la plainte de l’Américaine n’est pas rece­vable. Ses avo­cats ont affir­mé lors d’une visio­con­fé­rence ce 4 jan­vier avec le juge fédé­ral de Manhattan que l’accord finan­cier pas­sé entre la plai­gnante et Epstein en 2009 intègre de fait le prince Andrew, en tant qu’« accu­sé poten­tiel » et rend donc la plainte au civil irrecevable. 

Le 31 décembre der­nier, le juge Lewis Kaplan avait déjà reje­té une autre demande en nul­li­té for­mu­lée par le prince Andrew au motif que Virginia Giuffre ne pou­vait agir en jus­tice aux États-​Unis, cette der­nière rési­dant aujourd’hui en Australie. Lewis Kaplan a affir­mé que si le pro­cès civil est main­te­nu, celui-​ci devrait se tenir entre sep­tembre et décembre 2022. La plainte au civil dépo­sée par Virginia Giuffre vise à obte­nir des dom­mages et inté­rêts (dont le mon­tant est incon­nu) et n'a rien à voir avec une pro­cé­dure pénale. Ce qui signi­fie que le prince Andrew, qui a farou­che­ment nié ces accu­sa­tions dans une inter­view catas­tro­phique accor­dée à la BBC fin 2019, n’est pas pour­sui­vi péna­le­ment pour crimes sexuels.

Le ver­dict est tombé 

Inculpé à l’été 2019 pour tra­fic sexuel de mineures, Jeffrey Epstein s’est don­né la mort peu de temps après son incar­cé­ra­tion. De son côté, Ghislaine Maxwell tris­te­ment célèbre pour avoir été la com­pagne et com­plice de l’homme d’affaires, a été recon­nue cou­pable le 29 décembre der­nier, à New-​York après plus de cinq jours de déli­bé­ra­tions. Pour avoir faci­li­té et pris part au tra­fic sexuel de mineures, l’ex-mondaine Franco-​américano-​britannique de 60 ans – dont la peine exacte sera connue dans quelques semaines – encourt au maxi­mum soixante-​cinq ans de prison. 

À l’énoncé du ver­dict, celle que la pro­cu­reure, Alison Moe, avait dépeinte comme une « pré­da­trice sophis­ti­quée » n’a mon­tré aucune émo­tion. Si Virginia Giuffre était absente au pro­cès, celle qui milite acti­ve­ment aujourd’hui pour les droits des vic­times de tra­fic sexuel s’est féli­ci­tée sur Twitter du juge­ment de Maxwell, ajou­tant que d’autres « doivent être tenus pour res­pon­sables »

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