L'Ouganda a critiqué mercredi 6 décembre la décision américaine d'imposer des restrictions de visa à certain·es de ses fonctionnaires en raison de l'adoption dans le pays d'une loi anti-homosexualité controversée. Le pays ne supprimera pas cette loi.
Les États-Unis ont imposé cette semaine des interdictions de visa à des fonctionnaires ougandais·es, qu'ils accusent de "saper le processus démocratique" en Ouganda et de violer les droits humains, y compris ceux des personnes LGBTQIA+, en raison d'une loi promulguée en mai prévoyant de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles. Malgré les sanctions, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Okello Oryem, a affirmé que son pays ne ferait pas marche arrière.
"Il ne fait aucun doute que certains groupes aux États-Unis et en Occident ont des visées non seulement sur l'Afrique, mais aussi sur l'Ouganda, pour tenter de nous amener à accepter les relations entre personnes de même sexe en utilisant l'aide et les prêts", a déclaré le ministre.
Série de restrictions
Washington a imposé une première série de restrictions en matière de visas à des responsables ougandais en juin et, le mois dernier, a déclaré qu'il retirerait le pays du pacte commercial African Growth and Opportunity Act (AGOA) à partir de janvier 2024.
"Aucune aide ne peut changer notre programme de développement", a déclaré Henry Okello Oryem. "L'Ouganda s'est libéré sans l'aide extérieure de l'Occident". La loi anti homosexualité adoptée en mai fait de l'"homosexualité aggravée" un crime capital et impose des peines allant jusqu'à la prison à vie pour des relations consenties entre personnes de même sexe.
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Le président américain Joe Biden, l'Union européenne et le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ont critiqué cette législation, avertissant que l'aide étrangère et les investissements en Ouganda pourraient être compromis si cette loi n'était pas abrogée.
La Banque mondiale a annoncé en août qu'elle suspendait l'octroi de nouveaux prêts à l'Ouganda en raison de cette législation "fondamentalement contraire" aux valeurs défendues par le bailleur de fonds basé aux Etats-Unis.