Six femmes qui sont tombées enceintes pendant le premier confinement et qui vont accoucher pendant le second racontent leur grossesse, dans un contexte qui a apporté autant d’avantages que d’inquiétudes.
Julia, 25 ans, Var
Je dois accoucher de façon imminente, je suis au taquet ! Avec mon compagnon, nous avons conçu notre fille mi-mars à Ibiza, où on a fait le premier confinement, dans la campagne, sur un terrain partagé avec des amis et un potager. Il a fallu attendre que l’épidémie se calme et que la frontière rouvre pour revenir. Il n’y avait pas d’avion, on a pris le bateau jusqu’à Barcelone, puis le train, puis un taxi pour passer la frontière entre Portbou et Cerbère. C’était un peu la mission, mais on voulait rentrer pour se rapprocher de la famille. Maintenant, nous sommes dans un village assez calme, avec une vie casanière. Même si on est entourés par un climat de peur, on est dans un petit cocon. Nous avons choisi d’accoucher à la maison : je m’y sens un peu plus en sécurité que dans un hôpital. Avec tout ce qui se passe, je préfère être[…]