Dans une interview au magazine britannique Radio Times, la chanteuse Lily Allen est revenue avec une pointe de cynisme sur sa décision de se concentrer sur ses enfants, au détriment de sa carrière.
“Ça m’agace vraiment quand les gens disent qu’on peut tout avoir parce que, très franchement, ce n’est pas le cas”, assène Lily Allen au micro du podcast du média britannique Radio Times diffusé le 12 mars dernier. Mère de deux filles de 12 et 10 ans, l’artiste a répondu avec candeur à la question de savoir si la maternité avait impacté son parcours professionnel. “Je n’ai jamais vraiment eu de stratégie en matière de carrière, a‑t-elle expliqué en riant, mais oui, mes enfants ont ruiné ma carrière. Je les aime et elles me complètent, mais pour ce qui est de mon avenir de pop star ? Elles l’ont totalement ruiné.” Une analyse d’une sincérité rare, qui envoie balader l’image idéalisée des femmes jonglant avec grâce et sans accro aucun entre vie professionnelle et vie privée.
Cicatrices et renoncement
Le dernier album studio de la chanteuse, No Shame, remonte à 2018. L’artiste engagée est depuis apparue aux côtés de la chanteuse Olivia Rodrigo sur la scène du festival de Glastonbury en 2022 pour interpréter son titre Fuck You et dénoncer le recul de l’IVG aux États-Unis. Lily Allen s’est néanmoins faite discrète ces dernières années, préférant se concentrer sur son rôle de mère et sur le bien-être de ses filles. “Certaines personnes choisissent leur carrière plutôt que leurs enfants, et c’est leur droit, affirme-t-elle. Mais mes parents étaient assez absents lorsque j’étais enfant, et j’ai l’impression que cela m’a laissé des cicatrices que je ne veux pas répéter sur les miens.”
Les commentaires sous les articles dédiés à cette intervention de la chanteuse ne se sont évidemment pas fait attendre, certain·es internautes applaudissant l’honnêteté de l’interprète de Smile, d’autres ramenant la chanteuse à ses démêlés avec la drogue dans les années 2010 ou versant dans une rhétorique de culpabilisation. “C’est drôle, je pensais que c’était les drogues qui avaient ruiné sa carrière, pas ses enfants”, “De nombreux artistes ont choisi de résider à Las Vegas afin d’assurer la stabilité de leur famille tout en continuant à se produire sur scène”, peut-on notamment lire sous un article du magazine The Cut. Solution toute trouvée donc, Las Vegas a fait des miracles (non) pour la santé mentale de Britney Spears. En résumé : la drogue c’est mal, n’est pas Céline Dion qui veut, et merci Lily Allen d’oser parler de ce sentiment de renoncement professionnel auquel beaucoup de mères – pop star ou pas – sont encore confrontées.
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