Father and Child's Hands Together
© Juan Pablo Serrano Arenas

L’Assemblée vote le retrait de l’autorité paren­tale après cer­taines condamnations

Le texte s’appliquerait dans le cas où un parent serait reconnu·e cou­pable d’agression inces­tueuse et de crime sur l’enfant ou sur l’autre parent. 

Pour pro­té­ger davan­tage les mineur·es, les député·es ont de nou­veau adop­té à l’unanimité, lun­di 13 novembre, un texte pour reti­rer à un parent son auto­ri­té paren­tale ou son exer­cice en cas de condam­na­tion pour agres­sion inces­tueuse, crime sur l’enfant ou sur l’autre parent. “Grâce à votre texte, beau­coup d’enfants qui avaient peur vont pou­voir trou­ver une cer­taine séré­ni­té”, a salué la secré­taire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel.

La pro­po­si­tion de loi de la socia­liste Isabelle Santiago, sou­te­nue par le gou­ver­ne­ment, pré­voit notam­ment le retrait total de l’autorité paren­tale en cas de condam­na­tion d’un parent “auteur, coau­teur ou com­plice d’un crime ou d’une agres­sion sexuelle inces­tueuse” sur son enfant ou “d’un crime com­mis” sur l’autre parent. Les juges conser­ve­ront tou­te­fois la pos­si­bi­li­té de déro­ger à cette auto­ma­ti­ci­té, mais devront moti­ver leur déci­sion. Une pré­cau­tion des­ti­née à évi­ter au texte le risque d’être frap­pé d’inconstitutionnalité. “Le côté auto­ma­tique ne peut pas être écrit dans le droit, mais l’esprit du texte c’est celui-​là. Si le juge ne retire pas l’exercice ou l’autorité, il devra écrire clai­re­ment pour­quoi”, détaille de Isabelle Santiago.

L’autorité paren­tale sus­pen­due en cas de mise en examen

Son texte entend aus­si don­ner cer­tains leviers juri­diques avant l’étape de la condam­na­tion. Si un parent est “pour­sui­vi par le minis­tère public, mis en exa­men par le juge d’instruction ou condam­né même non défi­ni­ti­ve­ment” pour “un crime” sur l’autre parent, “une agres­sion sexuelle inces­tueuse” ou un crime sur son enfant, il ver­rait cette fois “l’exercice de son auto­ri­té paren­tale” sus­pen­due, tout comme ses droits de visite et d’hébergement. Il conser­ve­rait cer­taines pré­ro­ga­tives paren­tales comme le fait d’être infor­mé de choix impor­tants rela­tifs à la vie de l’enfant. Le texte pro­pose aus­si une délé­ga­tion for­cée de l’autorité paren­tale si un parent qui serait seul déten­teur de l’autorité est pour­sui­vi, mis en exa­men ou condam­né pour un crime ou une agres­sion sexuelle inces­tueuse sur un enfant.

La pro­po­si­tion de loi avait été adop­tée à l’unanimité en février-​mars à l’Assemblée natio­nale puis au Sénat, mais la chambre haute avait rema­nié le texte, en en rédui­sant par­fois la por­tée. Les député·es ont pro­fi­té de cette nou­velle lec­ture pour lar­ge­ment réta­blir la ver­sion ini­tiale en com­mis­sion, conser­vant tou­te­fois cer­tains ajouts du Sénat. À l’instar d’un article en faveur des parents qui béné­fi­cient d’une ordon­nance de pro­tec­tion leur per­met­tant de dis­si­mu­ler leur domi­cile : en l’état, la pro­po­si­tion de loi les exo­né­re­rait de l’obligation d’informer l’autre parent d’un chan­ge­ment de rési­dence. Le texte doit désor­mais retour­ner au Sénat. Si la chambre haute le modi­fie à nou­veau, il devrait reve­nir à l’Assemblée pour une ultime lecture.

Lire aus­si I Le mani­feste des mères pro­tec­trices contre le « syn­drome d'aliénation parentale »


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