social media, internet, security
© Alexas Fotos

Droit à l’image des enfants sur les réseaux : l’Assemblée vote de nou­veau pour une meilleure protection

L’Assemblée natio­nale a voté, mar­di soir, une pro­po­si­tion de loi visant à mieux pro­té­ger le droit à l’image des enfants face aux dérives de cer­tains parents qui les exposent exces­si­ve­ment sur les réseaux sociaux.

Une meilleure pro­tec­tion de la “vie pri­vée”. Hier soir, l’Assemblée natio­nale a voté en nou­velle lec­ture une pro­po­si­tion de loi visant à mieux pro­té­ger le droit à l’image des enfants exposé·es mas­si­ve­ment par leurs parents sur les réseaux sociaux.

L’Assemblée et le Sénat n’avaient, pour l’heure, pas réus­si à s’accorder sur un texte, condui­sant à cette nou­velle lec­ture dans les deux chambres. La date d’un nou­vel exa­men au Palais du Luxembourg n’a pas encore été fixée.

Introduction de la notion de “vie privée”

Porté par le dépu­té Renaissance du Bas-​Rhin, Bruno Studer, le texte intro­duit la notion de “vie pri­vée” de l’enfant dans la défi­ni­tion de l’autorité paren­tale du Code civil, pour sou­li­gner le devoir des parents de la res­pec­ter. Il pré­cise aus­si que le droit à l’image du·de la mineur·e est exer­cé en com­mun par les deux parents en tenant compte de l’avis de l’enfant. En cas de désac­cord entre les parents, le texte pré­voit que le juge peut inter­dire à l’un·e d’eux·elles “de publier ou dif­fu­ser tout conte­nu sans l’autorisation de l’autre”.

Dans des cas graves d’atteinte à la digni­té de l’enfant, l’établissement ou le ser­vice dépar­te­men­tal de l’Aide sociale à l’enfance qui a recueilli l’enfant ou un membre de la famille peut éga­le­ment sai­sir le·la juge aux fins de se faire délé­guer l’exercice du droit à l’image de l’enfant.

“Responsabiliser les parents”

Surtout, cette loi vise à “res­pon­sa­bi­li­ser les parents”, mais aus­si à mon­trer aux mineur·es que “les parents ne dis­posent pas d’un droit abso­lu sur leur image”, a fait valoir le dépu­té Studer à la tri­bune de l’Assemblée.

Lors de la nou­velle lec­ture, les député·es ont adop­té, contre l’avis du gou­ver­ne­ment, un amen­de­ment du dépu­té éco­lo­giste de l’Isère, Jérémie Iordanoff, afin de “per­mettre à la Commission natio­nale de l’informatique et des liber­tés [Cnil] de sai­sir la jus­tice pour deman­der toute mesure néces­saire à la sau­ve­garde des droits des mineurs en cas de non-​exécution et d’absence de réponse à une demande d’effacement des don­nées à carac­tère per­son­nel”.

Dérives paren­tales

Selon des chiffres cités par les par­le­men­taires et l’exécutif, un enfant appa­raît en moyenne “sur 1 300 pho­to­gra­phies publiées en ligne avant l’âge de 13 ans” et “50 % des pho­to­gra­phies qui s’échangent sur les forums pédo­por­no­gra­phiques avaient été ini­tia­le­ment publiées par les parents sur leurs réseaux sociaux”.

Des asso­cia­tions dénoncent notam­ment des dérives, comme celles des “vlogs” fami­liaux (blogs vidéo) tenus par des parents fai­sant la course aux “likes” en expo­sant l’intimité de leurs enfants, par­fois en quête de reve­nus publi­ci­taires. Jusqu’à recou­rir à des mises en scène dégra­dantes, comme celles du “Cheese Challenge”, viral sur TikTok, consis­tant à jeter une tranche de fro­mage fon­du au visage d’un bébé et à fil­mer sa réaction.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.