man kissing womans cheek
© Igordoon Primus

Aujourd'hui en France, trois fois plus de gros­sesses après 40 ans qu'en 1980

Une étude de l'Insee publiée lun­di montre que les gros­sesses « tar­dives » sont en constante aug­men­ta­tion, par­ti­cu­liè­re­ment chez les femmes nées à l'étranger et les cadres.

Un bébé si je veux, quand je veux, et le plus tard pos­sible. En 2019 en France1, 5,7% des nais­sances (42 800 enfants) ont résul­té d'une gros­sesse dite tar­dive, c'est-à-dire pas­sé 40 ans. C'est plus de trois fois plus qu'en 1980 nous explique l'Institut natio­nal de la sta­tis­tique et des études éco­no­miques (Insee) dans une étude publiée le 10 jan­vier, si l'on com­pare les taux de fécon­di­té. Actuellement, entre 40 et 50 ans, 100 femmes mettent au monde en moyenne 10,2 enfants. Dans les années 80, ce taux n'était que de 3 enfants.

« La remon­tée de la fécon­di­té tar­dive est à repla­cer dans le mou­ve­ment géné­ral de hausse de l’âge moyen à l’accouchement depuis le milieu des années 1970, décrypte l'Insee. L’allongement des études, les mises en couple plus tar­dives, le désir d’être sta­bi­li­sée dans sa vie pro­fes­sion­nelle avant d’avoir des enfants, les remises en couple plus fré­quentes et le désir d’avoir un enfant du nou­veau couple ont contri­bué à repor­ter l’âge à la mater­ni­té. »

A cha­cune des extré­mi­tés des classes sociales

L'étude montre aus­si que 17 % de ces gros­sesses après 40 ans se réa­lisent sans que la femme vive en couple, alors que tout âge confon­du, les gros­sesses hors couple repré­sentent seule­ment 7% des nais­sances (un chiffre stable, selon cette étude). D'après l'Insee, le pro­fil type des femmes allant au bout d'une gros­sesse tar­dive peut se divi­ser en deux caté­go­ries. D'une part, on retrouve les femmes nées à l'étranger, « plus sou­vent mères de famille nom­breuse », dont le taux de fécon­di­té pas­sé 40 ans est de 19 nais­sances pour cent femmes. Celles qui, par­mi elles, n'ont jamais tra­vaillé seront encore plus sus­cep­tibles d'accueillir un enfant pas­sé 40 ans, avec un taux de fécon­di­té de 32 pour cent femmes, soit le double des femmes nées à l'étranger mais ayant déjà tra­vaillé (16 enfants). D'autre part, les femmes « cadres ou exer­çant une pro­fes­sion intel­lec­tuelle supé­rieure » ont elles aus­si un taux de fécon­di­té tar­dive plus éle­vé que la moyenne, de 11 pour cent. D'ailleurs, pour une part non négli­geable de ces gros­sesses tar­dives, l'enfant qui naît est le pre­mier de la mère : « en moyenne, en 2019, nous dit l'Insee, un quart des nouveau-​nés sont les pre­miers enfants de leur mère si elle est âgée de 35 à 44 ans, et plus d’un tiers (36 %) si elle a entre 45 et 50 ans. »

Très éle­vé durant la seconde guerre mon­diale, le taux de gros­sesses après qua­rante ans avait spec­ta­cu­lai­re­ment bais­sé en France dans les années 70, après l'obtention des droits à la contra­cep­tion (1967) et à l'avortement (1975). Les pro­grès de la pro­créa­tion médi­ca­le­ment assis­tée et l'ouverture, en 2021, de la PMA aux les­biennes et aux femmes céli­ba­taires pour­raient le faire encore progresser.

  1. hors Mayotte[]
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