Une enquête IFOP publiée ce 15 septembre montre que, comme pour la très grande majorité des tâches parentales, les mères sont de loin celles qui portent le plus la charge mentale liée au sommeil des jeunes enfants.
Pour le sommeil des tout petits aussi, les femmes sont les premières de « corvée ». 83 % des mères se lèvent plus souvent la nuit que leur conjoint quand leur enfant pleure. 44 % des mères sont même les seules à le faire (!). C’est l’un des constats établis par l’enquête IFOP, réalisée en août 2022 auprès de 1 001 couples hétérosexuels et parents d’enfants de moins de trois, pour le site spécialiste du sommeil Sleepyz.fr.
Si les résultats de cette enquête déclarative publiés ce 15 septembre sont édifiants, ils ne sont pour autant pas surprenants. Comme nombre de tâches parentales et d’actions du quotidien, la charge mentale liée au sommeil des jeunes enfants incombe quasi exclusivement aux mères. « Cette étude montre que non seulement les mères se lèvent bien plus souvent que leur conjoint, mais également qu’elles assument plus largement la charge mentale liée à la préparation du sommeil de leurs jeunes enfants », pointe Louise Jussian, chargée d’études au pôle Genre, Sexualités et Santé sexuelle à l’IFOP. Les femmes sont ainsi 85 % à veiller au respect des horaires contre 54 % des hommes. Selon l’enquête, 83 % des mères s’assurent également de la propreté de leur enfant avant de le mettre au lit contre seulement 54 % des pères.
Un roulement inégalitaire
Une charge mentale qui se poursuit pendant la nuit, ponctuée bien souvent par de multiples réveils nocturnes. Si 63 % des parents interrogés ont mis en place un roulement pour les réveils nocturnes, seulement 23 % des femmes estiment qu’il est équilibré. Et pour cause, les perceptions au sein des couples sont très différentes : huit femmes sur dix estiment se lever plus souvent la nuit que leur conjoint quand leur enfant réclame quelque chose (82 %) ou qu’il pleure parce qu’il est malade ou qu’il a fait un cauchemar (83 %). Chez les hommes, ils sont respectivement 49 % et 55 % à avoir l'impression d'en faire plus à ces occasions. Et 76 % des mères interrogées se lèvent d’ailleurs seulement pour s’assurer que tout va bien. Contre 52 % des pères.
Une inégalité qui pourrait s’expliquer par le fait que, selon l’enquête, les mères ont tendance à réagir deux fois plus vite que les pères. Elles déclarent en effet mettre en moyenne 4,5 minutes pour se lever lorsque leur enfant pleure quand les pères laissent passer près du double – 8 minutes – avant de quitter Morphée. Si les femmes se lèvent davantage, c’est aussi parce que 55 % des pères interrogés par l’IFOP ont déjà fait semblant de dormir en espérant que leur conjointe se lèverait pour s’occuper du bébé.
Répercussion sur le sommeil
Des réveils nocturnes plus fréquents qui ont, pour les mères, davantage de répercussion sur la qualité de leur sommeil. Si la naissance d’un enfant apporte son lot de bouleversements dans la vie quotidienne des parents, elle impacte en effet différemment les mères et les pères. 44 % des femmes interrogées indiquent moins bien dormir depuis qu’elles sont mères contre 33 % des hommes.
Au-delà de faire davantage semblant de dormir, les hommes ont aussi plus tendance à dormir hors du foyer que leur conjointe, pointe l'enquête de l'IFOP. Ils sont ainsi 69 % à découcher fréquemment contre 51 % des mères. Les raisons évoquées sont des obligations professionnelles ou familiales (69 %) et ironiquement… le besoin de récupérer du manque de sommeil (65 %).