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© Mariano Rivas / Unsplash

Une troi­sième femme gref­fée d’un uté­rus en France, une autre qui donne la vie après une transplantation

Dix jours après la nais­sance du bébé de la seconde patiente gref­fée d’un uté­rus en France, une troi­sième femme née sans uté­rus a pu être trans­plan­tée, le 21 octobre dernier.

Jean-​Marc Ayoubi, chef du ser­vice de gynécologie-​obstétrique et de méde­cine repro­duc­tive à l’hôpital Foch, à Suresnes (Hauts-​de-​Seine), est le chi­rur­gien à l’origine des trois greffes d’utérus en France. Il avait réa­li­sé la pre­mière en 2019. Deux ans plus tard, la patiente avait don­né nais­sance à une petite fille. Aujourd’hui, une nou­velle enfant est née de la seconde greffe d’utérus réa­li­sée par le Docteur Ayoubi et une troi­sième femme a pu rece­voir l’organe de sa maman. 

J’ai quand même un organe de ma mère en moi, ce qui est assez fort comme sym­bole”, raconte Océane, troi­sième Française à se faire gref­fer un uté­rus, à France Inter. Il y a trente ans, c’est dans ce même uté­rus, appar­te­nant à Gaétane, 57 ans, qu’Océane gran­dis­sait. À l’adolescence, n’ayant tou­jours pas ses règles, la jeune femme avait appris qu’elle était atteinte du syn­drome de Rokitansky (MRKH), res­pon­sable d’une infer­ti­li­té par agé­né­sie uté­rine (nais­sance sans uté­rus). Ce syn­drome concer­ne­rait envi­ron une nais­sance de bébé fille sur quatre mille. “À ce moment-​là, j’ai dû faire un deuil”, explique-​t-​elle.

Grâce à l’utérus dont sa mère lui a fait don, ain­si qu’à Jean-​Marc Ayoubi, et suite à une opé­ra­tion de plus de dix-​huit heures ras­sem­blant plus de vingt soignant·es et à deux ans de rendez-​vous et consul­ta­tions préa­lables à l’opération, Océane peut, depuis le 21 octobre der­nier, espé­rer un jour por­ter un enfant. Un rêve deve­nu réa­li­té dix jours plus tôt pour Anaïs, deuxième patiente fran­çaise à avoir été trans­plan­tée et qui a accou­ché d’une petite Léonie grâce au don d’utérus de sa sœur. “Cet enfant est un miracle”, raconte la jeune maman à France Inter. “Quand je la regar­dais, la pre­mière nuit, dans mon lit, je me disais : “Elle n’aurait jamais dû être là.” S’il n’y avait pas eu cette tech­nique médi­cale, s’il n’y avait pas eu ma sœur, rien de tout ça ne serait arri­vé.”

Dans le monde, une cen­taine de femmes ont pu se voir trans­plan­ter un uté­rus et une cin­quan­taine d’enfants sont né·es de ces greffes. Une preuve de la réus­site de cette inter­ven­tion médi­cale, qui a été éla­bo­rée il y a quinze ans par une équipe sué­doise avec qui Jean-​Marc Ayoubi cor­res­pond régu­liè­re­ment. Si l’opération est encore lourde, et que l’hystérectomie qu’elle néces­site reste “déli­cate car il faut faire très atten­tion à la vas­cu­la­ri­sa­tion de l’utérus”, explique le méde­cin à France Inter, elle reste néan­moins une solu­tion pro­met­teuse pour les per­sonnes dépour­vues d’utérus. “Plus on la pra­tique et plus on amé­liore la tech­nique”, conclut le médecin. 

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