Selon une analyse réalisée par Jessie Marius, cheffe de projet au sein du pôle opinion d’OpinionWay, 63 % des femmes interrogées déclarent ressentir une pression sociale les incitant à changer de silhouette à l’approche de l’été.
Avec l'arrivée de l'été, force est de constater que le summerbody a encore de beaux jours devant lui. D'un côté, les publicités pour les maillots de bain envahissent l’espace public. De l'autre, les magazines de presse féminine rivalisent de conseils « bienveillants » pour atteindre son summerbody, c’est-à-dire son« corps d’été » forgé pendant des mois à coups de nourriture healthy et de sueurs évacuées à la salle de sport. C’est aussi le constat établi par l’analyse récemment réalisée par Jessie Marius, cheffe de projet au sein du pôle opinion d’OpinionWay. Elle révèle que près d’un·e Français·e sur deux n’est pas à l’aise avec son corps lorsqu’il·elle est en maillot de bain et n'aime s'y montrer devant ses ami·es ou sa famille.
On le sait, l’injonction du summerbody touche davantage les femmes. Selon l’analyse d’OpinionWay, le summerbody serait d’ailleurs, pour 46 % des Français·es interrogé·es, "une histoire de femmes". 63 % d'entre elles déclarent ressentir en effet une véritable pression sociale les incitant à changer de silhouette à l’approche de l’été. Et 73% disent avoir tenté de s'y conformer. De manière générale, 66% des Français·es reconnaissent avoir déjà fait au moins un effort à la belle saison « pour surmonter plus sereinement l’épreuve du maillot de bain », indique Jessie Marius. Et 38% font même de cette pratique un rituel annuel. Signe inquiétant que la tendance du summerbody perdure, et pire, augmente : 60 % des femmes interrogées disent qu'elles n’aiment pas leur corps à l’approche de l’été, alors que, dans les même circonstances, elles n’étaient que 43 % il y a dix ans.
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Si le body positive, qui prône l’acceptation de son corps, défauts compris, a le vent en poupe depuis quelques années, et que la beauté n’est plus uniquement synonyme de minceur, d’autres diktats ont émergé, notamment sur les réseaux sociaux. Les rondeurs sont désormais à la mode ... sous réserve d'être fermes, toniques, rebondies et livrées sans cellulite. Et si ce mouvement valorise des corps féminins moins standardisés, il n’est pas miraculeux : chez nombre de femmes, les complexes sont toujours présents.
D’ailleurs, pour deux tiers des personnes interrogées par OpinionWay, la tendance du body positive n’a pas eu d’impact dans notre société. En tout, 60 % estiment même qu’aujourd’hui « il y a un retour en force des critiques à l’égard des kilos en trop » et 22 % affirment avoir été insulté·es à cause de leur poids. « On pense à cet égard au bodyshaming et aux commentaires dégradants sur son poids dont a été victime,sur les réseaux sociaux, la vidéaste web, influenceuse et entrepreneuse française Léna Situations lors de son apparition récente au Festival de Cannes », souligne Jessie Marius dans son analyse.
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Ces injonctions pèsent sur le rapport que les Français·es entretiennent avec leur propre corps. Selon un sondage plus ancien, qu'OpinionWay avait réalisé en 2016, 52% des Français·es interrogé·es avouaient des complexes liés à leur corps. Aujourd’hui, ils sont sont toujours présents (de nouveau 52% cette année), mais se sont renforcés : 20% des Français·es se disent « tout à fait » complexés, contre 12% en 2016.
Pour les femmes, ces injonctions ne concernent pas seulement le poids. « Au-delà du summerbody, il faudrait revoir le rapport au corps pour toutes les injonctions de la société : ne pas avoir les cheveux blancs, être mince, pas de poils, pas les tétons qui pointent… », rappelle Jessie Marius dans son analyse.
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