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©Yuris Alhumaydy

L’endométriose pour­rait être cau­sée par une infec­tion bactérienne

Une étude scien­ti­fique japo­naise publiée mi-​juin sug­gère que la pré­sence dans l’utérus de cer­taines bac­té­ries pour­rait contri­buer au déve­lop­pe­ment de cette mala­die. Une décou­verte scien­ti­fique qui offre de nou­velles pers­pec­tives pour les per­sonnes souf­frant d’endométriose. 

C’est une décou­verte qui ouvre la voie à de nou­velles pistes thé­ra­peu­tiques. Des chercheur·euses japonais·ses de l’université de Nagoya ont récem­ment mis en évi­dence qu’une infec­tion d’origine bac­té­rienne serait impli­quée dans l’endométriose, une mala­die gyné­co­lo­gique qui touche en France une per­sonne sur dix, soit plus de deux mil­lions de per­sonnes et qui repré­sente la pre­mière cause d’infertilité. Longtemps délais­sée par la méde­cine et encore par­fois sous-​diagnostiquée, l’endométriose entraîne une diver­si­té de symp­tômes très sou­vent han­di­ca­pants, dont de très fortes dou­leurs lors des règles ou des rap­ports sexuels. 

Publiée le 14 juin der­nier dans la revue Science Translational Medicine et menée au Japon sur 155 per­sonnes, l’étude japo­naise a per­mis de mon­trer qu’un cer­tain type de bac­té­rie, la Fusobacterium, est beau­coup plus fré­quent dans les uté­rus des per­sonnes souf­frant d’endométriose. Sur les 79 par­ti­ci­pantes souf­frant d’endométriose, 64 % d’entre elles étaient por­teuses de Fusobacterium. Chez les per­sonnes ne souf­frant pas d’endométriose, seules 7 % avaient cette bactérie. 

Essai concluant sur des souris

Pour démon­trer que la bac­té­rie avait bien un impact dans le déve­lop­pe­ment de l’endométriose, les scien­ti­fiques l’ont ensuite trans­mis à des sou­ris chez qui on avait préa­la­ble­ment trans­plan­té des lésions d’endométriose, afin de mesu­rer la pro­gres­sion de la mala­die. Des lésions typiques de l’endométriose étaient plus nom­breuses chez les sou­ris por­teuses de la bactérie.

Vers un trai­te­ment antibiotique ? 

Poursuivant l'expérience, les scien­ti­fiques ont ino­cu­lé un trai­te­ment anti­bio­tique par voie vagi­nale aux sou­ris infec­tées. « Après vingt et un jours de trai­te­ment, l’expression de TAGLN et TGF-​bêta avaient dis­pa­ru ain­si que les lésions, c’est ce qui est pas­sion­nant dans leurs tra­vaux, s’est enthou­sias­mé le doc­teur Daniel Vaiman, direc­teur de recherche à l’Inserm, res­pon­sable de l’équipe géno­mique, épi­gé­né­tique et phy­sio­pa­tho­lo­gie de la repro­duc­tion à l’Institut Cochin, auprès du Monde. Si ce trai­te­ment est appli­cable à l’humain, cela signi­fie qu’avec un anti­bio­tique bien choi­si sur des patientes atteintes d’endométriose on pour­rait en prin­cipe amé­lio­rer leur état. » 

Traitera-​t-​on demain les per­sonnes souf­frant d’endométriose à l'aide d’un trai­te­ment anti­bio­tique ? Avant de pou­voir l’affirmer, il fau­dra vali­der un essai cli­nique sur des femmes. Selon Le Monde, il serait déjà lan­cé. Actuellement, la prise en charge médi­cale de l’endométriose repose sur un trai­te­ment hor­mo­nal, qui per­met d’en atté­nuer les symp­tômes émé­chant la sur­ve­nue des règles. Selon EndoFrance, dans cer­tains cas, une approche chi­rur­gi­cale peut aus­si être envi­sa­gée, tout comme des cures de méno­pause artificielle. 

Lire aus­si I Endométriose : un an après, quel bilan pour la stra­té­gie nationale ?

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