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© James Yarema

Scandale de la Dépakine : l'action de groupe contre Sanofi est vali­dée par la justice

Malformations et troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux des enfants à naître : la jus­tice a recon­nu les man­que­ments du labo­ra­toire Sanofi dans le devoir d'information auprès des patientes enceintes, sur les risques que fai­sait peser la prise de cet anti­épi­lep­tique durant la grossesse.

Une pre­mière vic­toire pour les vic­times de la Dépakine. Mercredi 5 jan­vier, le tri­bu­nal de Paris a recon­nu que le labo­ra­toire Sanofi Sanofi a « com­mis une faute en man­quant à son obli­ga­tion de vigi­lance et à son obli­ga­tion d’information » sur les risques pour le fœtus qu’impliquait la prise de Dépakine durant la gros­sesse, détaille Le Monde.

En France, entre 2000 et 4000 enfants seraient aujourd'hui por­teurs de mal­for­ma­tions et entre 6000 et 30000 de troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux à cause de cet anti­épi­lec­tique, selon le ter­rible décompte de l'assurance mala­die et de l'agence natio­nale de sécu­ri­té du médi­ca­ment (ANSM).

Dans sa déci­sion, le tri­bu­nal judi­ciaire de Paris assène que le labo­ra­toire a « pro­duit et com­mer­cia­li­sé un pro­duit défec­tueux », poin­tant que la « sécu­ri­té à laquelle on peut légi­ti­me­ment s’attendre » n'avait pas été res­pec­tée. Alors que la lit­té­ra­ture médi­cale avait aler­té sur les risques de mal­for­ma­tion des fœtus dès 1984 (le médi­ca­ment est com­mer­cia­li­sé depuis 1967) et de troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux depuis 2001, ce n'est qu'en 2006 que Sanofi a ajou­té à sa notice une contre-​indication pour les femmes enceintes, a poin­té le tri­bu­nal dans son jugement.

Seule la moi­tié des vic­times prises en compte

Si Sanofi a annon­cé vou­loir faire appel, l'Association d’aide aux parents d’enfants souf­frant du syn­drome de l’anticonvulsivant (Apesac) qui porte l'action de groupe s'est féli­ci­tée de cette étape impor­tante dans le pro­cès inten­té au labo­ra­toire. « C’est un immense sou­la­ge­ment que le tri­bu­nal judi­ciaire de Paris recon­naisse la faute du labo­ra­toire Sanofi », a ain­si réagi Charles Joseph-​Oudin, avo­cat de l’Apesac. Cette déci­sion rend en effet « rece­vable » l'action de groupe, bien que le par­cours judi­ciaire soit encore long. En effet, l'appel de Sanofi, qui a dénon­cé un juge­ment qui « n’est pas en adé­qua­tion avec les pre­mières déci­sions de jus­tice qui, soit ne retiennent pas la res­pon­sa­bi­li­té du labo­ra­toire, soit constatent que la res­pon­sa­bi­li­té pré­pon­dé­rante repose sur d’autres acteurs du sys­tème de san­té » sus­pend la déci­sion du tribunal. 

Par ailleurs, seule « la moi­tié des vic­times », selon les cal­culs de l'association, sont prises en compte par le tri­bu­nal. Ce der­nier en effet a res­treint la rece­va­bi­li­té de l'action de groupe aux vic­times de mal­for­ma­tions dont les mères ont été enceintes « entre 1984 et jan­vier 2006 » et de troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux dont les mères ont été enceintes « entre 2001 et jan­vier 2006 ».

Selon la presse, la pro­chaine déci­sion suite à l'appel du labo­ra­toire ne sera ren­due au mieux qu'en 2023. Le che­min vers l'indemnisation des vic­times est donc encore long.

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