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© Angiola Harry

Le taux de dépis­tage du can­cer du sein et colo­rec­tal est insuf­fi­sant en France

Santé Publique France a publié ce mar­di deux études où elle alerte sur le faible taux de par­ti­ci­pa­tion au dépis­tage du can­cer du sein et colo­rec­tal. La ten­dance est en baisse pour le can­cer du sein.

Ils font par­tie des can­cers les plus répan­dus et meur­triers en France. Les can­cers du sein et colo­rec­tal causent chaque année 28 000 décès sur le ter­ri­toire fran­çais d'après les chiffres de Santé Publique France. Le mar­di 11 juillet, cette der­nière a publié deux études où elle sou­ligne la faible par­ti­ci­pa­tion aux dépis­tages de ces deux can­cers. La par­ti­ci­pa­tion de tous·tes les Français·es âgé·es de 50 à 74 ans, qui sont invité·es à se faire dépis­ter tous les deux ans, atteint 50 % pour le can­cer du sein (l'objectif euro­péen est d'au moins 70% de par­ti­ci­pa­tion) et 33 % pour le can­cer colo­rec­tal.

Le dépis­tage en baisse pour le can­cer du sein

Avec 58 000 cas esti­més et 12 000 décès en France en 2018, « le can­cer du sein repré­sente le pre­mier can­cer fémi­nin et reste la pre­mière cause de décès par can­cer chez la femme », d'après l'étude. Malgré ces chiffres alar­mants, le taux de par­ti­ci­pa­tion au dépis­tage orga­ni­sé dimi­nue depuis une dizaine d'années. En effet, selon les chiffres de Santé Publique France, durant la période 2020–2021, le taux de par­ti­ci­pa­tion a chu­té à 46,6%. Il reste infé­rieur à la par­ti­ci­pa­tion de 2018–2019, qui s'élevait à 49,1%.

D'après l'étude, cette baisse s'expliquerait par plu­sieurs hypo­thèses. À com­men­cer par la crise du Covid-​19, qui a for­te­ment affec­té les cam­pagnes de dépis­tage du can­cer du sein, puisque les centres de mam­mo­gra­phie ont dû fer­mer durant cette période. Tout comme les cabi­nets de radio­lo­gie, qui ont fer­mé puis limi­té leurs acti­vi­tés. À quoi s'est ajou­té le confi­ne­ment, qui a limi­té les déplacements.

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Autre fac­teur qui pour­rait expli­quer cette baisse : la déser­ti­fi­ca­tion médi­cale dans cer­tains ter­ri­toires. Selon la pré­si­dente du Comité fémi­nin pour le dépis­tage du can­cer du sein en Haute-​Savoie, Evelyne Garlaschelli, il existe une réelle inéga­li­té sur le ter­ri­toire fran­çais concer­nant la déser­ti­fi­ca­tion médi­cale, et cela impac­te­rait le dépis­tage du can­cer du sein. « On iden­ti­fie les zones où les femmes vont moins faire de dépis­tages orga­ni­sés. Si on regarde le manque de méde­cins et de gyné­co­logues dans cer­tains ter­ri­toires, cela peut conso­li­der ce constat », explique-​t-​elle. Certains dépar­te­ments ont un taux de par­ti­ci­pa­tion au pro­gramme de dépis­tage du can­cer du sein sous la moyenne natio­nale (soit 50%). D'après les don­nées de l'étude, le taux en la Seine-​Saint-​Denis, pre­mier désert médi­cal de France, se situe entre 21 et 40%.

Les autrices de l'étude pré­cisent qu'il est dif­fi­cile de dres­ser un pano­ra­ma glo­bal du dépis­tage contre le can­cer du sein parce que cer­taines mam­mo­gra­phies ont lieu hors des dépis­tages orga­ni­sés (ce sont des « dépis­tages oppor­tu­nistes »).

La pré­ven­tion, meilleur rempart 

Pour Evelyne Garlaschelli, la pré­ven­tion reste la solu­tion pour aug­men­ter les dépis­tages. Si cer­taines femmes ont des « doutes sur l’utilité du dépis­tage », comme l'indique Santé Publique France, les infor­mer en adop­tant une « com­mu­ni­ca­tion posi­tive » pour­rait être effi­cace. « Il faut démys­ti­fier le dis­cours autour du can­cer du sein qui est trop ancré sur la peur et la mort. Il faut indi­quer que c'est un can­cer que l'on peut gué­rir, s'il est dépis­té pré­co­ce­ment », assure Evelyne Garlaschelli.

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