Le collectif, composé d’une dizaine d’associations, propose quarante-six recommandations compilées dans un livre blanc pour “rendre effective” la loi de 2001 concernant l’éducation à la sexualité.
Depuis 2001, la loi prévoit, dans le code de l’Éducation, que les élèves des écoles, collèges et lycées bénéficient d’au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, y compris une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles. Dans les faits, un collectif d’associations, qui compte dans ses rangs le Planning familial, Sidaction ou encore l’association féministe En avant toutes, parle de “défaillances” et s’alarme de voir ces thématiques être “délaissées par les autorités publiques”. Selon un sondage Ifop publié en mars, 17 % des 15–24 ans interrogé·es déclaraient n’avoir jamais bénéficié au cours de leur scolarité de cours d’éducation à la vie affective et sexuelle. Parmi les autres, seul un tiers disait avoir bénéficié des trois séances annuelles prévues.
Face à ces manquements, le collectif publie, ce lundi, un livre blanc qui propose quarante-six recommandations “devant permettre une application réelle et effective de l’éducation à la sexualité”, indique le collectif. Les associations préconisent notamment la mise en place d’un “plan national pluriannuel”, la création d’un poste de référent académique chargé de cette question, ou encore la rédaction d’un manuel commun dédié. “L’éducation à la sexualité doit être déployée tout au long de la scolarité, dans le cadre des trois séances annuelles obligatoires” mais “elle doit aussi se traduire, de façon transversale et continue, dans le contenu, dans les méthodes d’enseignement et le comportement des personnels”, martèle le collectif.
Il s’agirait, concrètement, d’établir des programmes offrant une visibilité accrue aux femmes et aux questions de genre, “en abordant l’histoire des acquis féministes, les avancées scientifiques révélées par des femmes, la littérature des femmes et personnes LGBTQIA+”, poursuit le collectif.
Dans un rapport publié en 2021, l’Inspection générale de l’Éducation avait reconnu que l’objectif pédagogique n’était “à l’évidence pas réalisé”. Pap Ndiaye, alors ministre de l’Éducation nationale, avait à l’époque promis le renforcement de cet enseignement et chargé en juin le Conseil supérieur des programmes d’élaborer une proposition de programme d’éducation à la sexualité pour chaque niveau d’enseignement. Les propositions du Conseil sont attendues d’ici à la fin novembre.