Le must du mois
I Know This Much Is True, de Derek Cianfrance
Attention ! Choc émotionnel à prévoir. Vous ne vous remettrez pas aisément de cette cafardeuse, mais sublime minisérie en six longs épisodes (une heure chacun) réalisée par Derek Cianfrance (Blue Valentine, The Place Beyond the Pines) et adaptée du livre éponyme de Wally Lamb, paru aux États-Unis en 1998 (La Puissance des vaincus, en français). L’histoire est celle de jumeaux d’origine italienne, Dominick et Thomas Birdsey, dans le Connecticut du début des années 1990. Toute sa vie, Dominick, un être empli de douleur et de colère, n’a eu de cesse d’essayer de prendre soin de son frère. Car depuis l’enfance, Thomas est un être fragile qui se transformera en un adulte schizophrène.
Tout bascule le jour où, en proie à une bouffée délirante, Thomas se sectionne une main dans une bibliothèque publique. À partir de là, Dominick va tout faire pour sauver son frère. Mais les drames s’enchaînent. Tout comme – on l’apprendra grâce aux nombreux flash-back qui émaillent la série – ils ont rythmé la vie de cette famille maudite sur plusieurs générations. Pour incarner les deux frères, un seul acteur : le ténébreux Mark Ruffalo, qui livre là une performance hallucinante (bien au-delà du fait qu’il ait pris 20 kilos pour incarner Thomas). Mélancolie crasse, tragédie grecque, personnages habités et à fleur de peau, bande-son folk déchirante. Armez-vous de courage, ça vaut le coup.
I Know This Much Is True, de Derek Cianfrance. Série de 6 épisodes de 60 min. Sur OCS depuis le 11 mai et en replay.
En replay
Run, de Vicky Jones
Qui n’a jamais rêvé de tout plaquer sur un coup de tête pour rejoindre son amour de jeunesse ? C’est l’excellent pitch de départ de Run, écrit par Vicky Jones, grande amie et collaboratrice de toujours de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) qui, d’ailleurs, coproduit la série. Un beau jour, alors que son mari, un peu bourrin, lui prend la tête au téléphone, Ruby reçoit ce SMS : « Run ». Des années plus tôt, avec son amour de fac, Billy, ils ont scellé ce pacte. Si au cours de leur vie l’un·e envoie ce texto à l’autre et qu’il ou elle répond, ils se retrouveront. Les voilà donc embarqués dans une folle cavalcade à bord d’un train au départ de la gare de New York. Pour des retrouvailles, puis un road trip pour le moins mouvementé. À mi-chemin entre la comédie romantique et le thriller, Run évite tous les pièges grâce à ses dialogues ciselés, son rythme endiablé et son humour british acide.
Run, de Vicky Jones, série de 7 épisodes
de 26 minutes. À voir sur OCS.
En replay
Workin’ Moms, saison 4, de Catherine Reitman
Vous venez de passer deux mois d’enfer entre télétravail, l’ordi sur les genoux assise sur la cuvette des WC, école à la maison et lasagnes véganes ? Workin’ Moms est pour vous. La saison 4 de cette série canadienne ultra décomplexante sur la parentalité vient de débarquer sur Netflix et elle devrait vous permettre de relativiser. L’histoire de Kate, une working woman qui jongle entre ses grosses responsabilités, son couple bancal et sa maternité approximative. Avec sa meilleure amie, Anne, une psy ronchonne et tout aussi imparfaite avec ses mômes, elles forment un duo à la vie à la mort et placent la sororité au-dessus de tout. C’est cru, c’est drôle, c’est féministe, ça tente de déconstruire les stéréotypes et ça y parvient souvent. Et, soyons honnêtes, ça se binge sans déplaisir. Pourquoi se priver ?
Workin’ Moms, saison 4, de Catherine Reitman. Série de 8 épisodes.
Sur Netflix.