Au menu des séries à ne pas manquer en février : Love Fraud, d'Heidi Hewing et Rachel Grady, la saison 3 des Petits Meurtres d'Agatha Christie, de Nicolas Picard-Dreyffus et Equinox, de Tea Lindeburg.
Love Fraud, d'Heidi Hewing et Rachel Grady
Étonnante, voire hallucinante, cette minisérie documentaire américaine suit la quête vengeresse d’une poignée de femmes, toutes d’âge mûr, toutes issues de la petite classe moyenne et toutes ruinées par le même escroc polygame, croisé un jour funeste sur une application de rencontres. Le serial lover est en fuite, se planque sous différentes identités et continue ses méfaits à travers le pays. Certaines de ses victimes ont donc décidé de s’unir, recrutant une chasseuse de primes, mais oui, une vraie de vraie ! Un sacré numéro : ex-femme battue, as de la gâchette, elle accepte cette mission « pro bono » ! On ne vous dira rien de l’issue de leur traque, si ce n’est qu’elle se déroule en quatre épisodes dans l’Amérique trumpienne des « petits Blancs ». Une plongée d’autant plus saisissante que la série est rythmée et visuellement très soignée.
Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, de Nicolas Picard-Dreyffus
Nouvelle époque, nouveau casting : la saison 3 des Petits Meurtres d’Agatha Christie dépote ! Inspirée une fois encore par les romans de la reine du crime, elle nous immerge cette fois dans l’univers psychédélique des années 1970 franco-françaises. Très orange et très vert pomme : en tête des audiences depuis dix ans, cette série assume son côté vintage fou-fou ! Très mordante, aussi : ses enquêtes dénoncent gentiment mais sûrement le machisme grossier de ces années-là. Le trio formé par la commissaire Gréco (première femme nommée commissaire, en 1972), l’inspecteur Beretta (une tête brûlée qui pense d’abord avec ses poings) et Rose Bellecour (une jeune psychologue un peu barrée) est savoureux. D’autant qu’émilie Gavois-Kahn, Arthur Dupont et Chloé Chaudoye, leurs interprètes respectifs, sont épatants.
Equinox, de Tea lindeburg.
Les nerds appellent ça du « folk horror ». Les autres (vous et moi) évoqueront plutôt un thriller atmosphérique, jalonné de légendes ancestrales, de rites païens, de forêts humides… et d’états dépressifs. De fait, Equinox est une étrange série danoise qui raconte la quête d’une jeune femme fragile, vingt ans après la disparition mystérieuse de sa sœur aînée. Un fait divers qui est devenu une légende nationale, une classe entière d’ados s’étant volatilisée avec elle… Photographie soignée, lenteur savamment étudiée, actrice magnétique : on est happé·e, quand bien même l’histoire résonne avec d’autres films et séries plus spectaculaires et plus flippantes (l’envoûtant Midsommar d’Ari Aster, par exemple).