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Anaïs Volpé (©Alexandre Desane)

« À mes ami­soeurs » : le pod­cast drôle et pro­fond de la réa­li­sa­trice Anaïs Volpé sur l'amitié

La cinéaste fran­çaise Anaïs Volpé tend le micro, dans le pod­cast À mes ami­sœurs, à ses ami·es, proches et plus distant·es, qu'elle a rencontré·es de sa plus tendre enfance à sa vie d'adulte. Elle y aus­culte avec humour et finesse toutes les facettes de l'amitié.

Le 21 sep­tembre 2001, à 10h17, l'usine pétro­chi­mique AZF explose à Toulouse. À quelques kilo­mètres de là se trouvent Anaïs, Laura, Léa et Clémence, en qua­trième, dans l'un des col­lèges les plus proches du site. Après la peur et la sidé­ra­tion, un sen­ti­ment fort d'amitié et de soro­ri­té naît entre les ado­les­centes. Elles deviennent alors des « ami­sœurs ». Un mot-​valise qui émerge après cette éprou­vante jour­née dans la tête d'Anaïs Volpé, aujourd'hui réa­li­sa­trice et dont le for­mi­dable Entre les vagues est actuel­le­ment en salles. « Ces filles-​là étaient deve­nues bien plus. Après avoir tra­ver­sé une telle jour­née, un tel trau­ma­tisme, c'était fini. On ne pou­vait plus jamais se consi­dé­rer comme de simples amies, c'était un terme banal », explique-​t-​elle dans le pre­mier épi­sode de sa série À mes ami­sœurs, hors-​série du pod­cast Le Cœur sur la table de la jour­na­liste Victoire Tuaillon, pro­duit par Binge Audio. 

À lire aus­si I Entre les vagues : « Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub ont une alchi­mie formidable »

Après un cau­che­mar où elle rêve qu'elle reçoit l'aide de ses ami·es, la Toulousaine, du haut de ses 33 ans, décide donc de remon­ter le fil de ses ami­tiés, de ces per­sonnes qu'elle a ren­con­trées dans « de grands moments » et avec qui elle a fait « un pacte invi­sible et solide, pour un bout de vie ou pour une vie entière ». « Je suis heu­reuse dans ma famille, en amour, dans mon tra­vail, mais j'aime avoir mes amies en plus. C'est un plus très impor­tant, vital. Une vie sans ami­tié, ça res­sem­ble­rait à un job ali­men­taire à vie, sans pause déj', sup­plé­ment heures supp' pas payées. Je place l'amitié au centre », rigole-​t-​elle, tou­jours dans ce même prologue. 

Théories, témoi­gnages et flashbacks

En six épi­sodes, Anaïs Volpé s'interroge, avec humour et pro­fon­deur, sur où elle en serait aujourd'hui sans ses ami·es, sur ce que cha­cun et cha­cune d'entre eux·elles lui ont appor­té, ou sur l'intensité d'une rela­tion selon les époques. On fait alors connais­sance avec ses copines du col­lège, celles et ceux qu'elle ren­contre ensuite à Paris, où elle débarque à 18 ans pour deve­nir actrice, ou encore les plus « ponctuel·les », qui comptent énor­mé­ment à un moment T de sa vie, puis qui dis­pa­raissent quelque peu, en lais­sant une trace énorme. Elle les sur­nomme « Mina », du nom de celle qu'elle avait ren­con­trée lors d'un job ali­men­taire dans la Capitale. Dans le der­nier épi­sode, qui n'a pas encore été mis en ligne, elle aborde éga­le­ment la dou­lou­reuse mort d'une amie très chère. 

Le pod­cast est un patch­work très réus­si de ses théo­ries sur l'amitié, des témoi­gnages de ses proches et des fla­sh­backs des moments vécus ensemble. À tra­vers eux, la réa­li­sa­trice d'Entre les vagues capte avec ten­dresse cette époque de la fin des années 90 et du début des années 2000, que l'on regarde tous·tes un peu avec nos­tal­gie. Mention spé­ciale, par ailleurs, aux inter­ven­tions sou­vent très drôles de son mec, Alexandre, inter­ro­gé lui aus­si sur l'amitié et pour qui ses potes ne sont pas autant au centre de sa vie. Avec À mes ami­sœurs dans les oreilles, on ne peut que sou­rire en repen­sant nous-​même à nos ami·es d'enfance, à ces moments char­nières et un peu fous entre l'adolescence et la vie d'adulte, où tout semble presque pos­sible. Et au retour bru­tal à la réa­li­té, adou­ci par la pré­sence de nos copains et copines.

Les deux der­niers épi­sodes d'À mes ami­sœurs sont à retrou­ver les jeu­di 31 mars et 7 avril sur les pla­te­formes de streaming. 

Lire aus­si l Podcast « Abime », à nos ami­tiés perdues

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