Mélissa Laveaux revient en grande pompe ce vendredi 11 mars avec un quatrième album, Mama Forgot Her Name Was Miracle. Owlle réussit avec succès le passage en français dans Folle machine, qui sort aussi aujourd'hui. Quant à Metronomy et son Small World, on se régale, comme d'habitude.
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Metronomy, mélancolie joyeuse
De confinements en restrictions sanitaires et en isolements, depuis deux ans, le monde se contracte, l’horizon se limite à nos vis-à-vis. À mesure que notre environnement rétrécit, les questions existentielles, elles, s’allongent. Joseph Mount, le leader de Metronomy, n’est pas épargné par les remises en question. Dans Small World, le septième album du groupe britannique, sans doute le plus sérieux de sa discographie, il est question de solitude, de la vie, de la mort, mais aussi d’un optimisme réconfortant. Heureusement. Sur fond de guitares acoustiques, de synthés cosmiques et d’harmonies vocales, le combo déterre au fond de son jardin anglais des trésors de pop méticuleuse où la mélancolie le dispute à la joie. Les chansons baignées de reverb’ s’illuminent d’une gravité pince-sans-rire. Elles saupoudrent quelques flocons d’une euphorie ironique sur la tristesse de notre quotidien, comme dans une boule à neige psychédélique. L’apocalypse est pour bientôt, mais tout va bien, nous dit Metronomy, demain il fait beau.
Small World, de Metronomy. Because Music.
Mélissa Laveaux, l’âme des Héroïnes
Sur son quatrième album, Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux chante comme on lance un cri de ralliement. La Canadienne d’origine haïtienne, qui a obtenu la nationalité française en 2019, convoque les Amazones, les sorcières, les sirènes, les militantes, les rebelles, les déesses et toutes les héroïnes oubliées de l’Histoire. Connaissez-vous Ching Shih, prostituée chinoise devenue reine des Pirates des mers du Sud au début du XIXe siècle ? Leurs esprits soufflent dans les voiles des chansons électro-folk-rock de Mélissa Laveaux. Animés par un groove chamanique, ses titres féministes percutants sont des berceuses, des prières, des cocktails Molotov. En revisitant avec une magie électrique des légendes enfouies (de la déesse Lilith à la papesse Jeanne), l’artiste se fait guerrière et guérisseuse. Un disque grandiose à mettre entre toutes les oreilles.
Mama Forgot Her Name Was Miracle, de Mélissa Laveaux. Twanet. Sortie, et concert au Centquatre, à Paris, le 11 mars.
Owlle, un album en VO
Folle Machine est le troisième album d’Owlle, mais il sonne comme un nouveau départ pour l’artiste française de 35 ans, passée par les Beaux-Arts de Paris avant d’opter pour une carrière musicale option électro-pop. La chanteuse, de son vrai prénom France, a toujours eu une vision à 360 degrés de sa musique : production, stylisme, art visuel, scénographie… Pour la première fois, elle emprunte une voie nouvelle : la langue française. Si Owlle modifie son mode d’expression, soulevant le voile qui recouvre ses doutes et les dysfonctionnements toxiques de certaines relations (La Flemme), elle conserve une approche ambitieuse de la pop qui n’a rien à envier à celles de ses rivales anglo-saxonnes. En faisant appel à des producteurs renommés (Surkin), Owlle réussit à associer sensibilité et efficacité, artisanat et haute technologie, raison et passion.
Folle Machine, d’Owlle. Quiet Club/BMG. Sortie le 11 mars. En tournée en avril. Le 20 avril à la Gaîté lyrique, à Paris.