Armée d’une langue tour à tour crue et pudique, excitante et politique, Constance Rutherford réfléchit sur le corps sexuel comme sur le corps social. Vierge est une révélation, et nous, on craque.
Être vierge à 25 ans n’est pas une maladie, mais c’est impossible à avouer. Maxine, la narratrice, est coincée dans un corps qu’elle aime d’autant moins que personne n’en a jusque-là voulu, mais continue pourtant à tout tenter : des plans Tinder à un stage de théâtre (pour rencontrer et s’affirmer), en passant par une école de sexe à Amsterdam (le programme Aquarion, qui existe réellement). Des scènes cocasses, où il s’agit surtout pour Maxine de comprendre qui elle est… Et bien sûr, moins elle parvient à ses fins, plus elle est obsédée : le roman se pare alors d’atours féeriques (le coup de la vulve qui chante). Dans son empressement, la jeune femme avait omis de se poser une question fondamentale : au fond, quelle est sa sexualité ? Armée d’une langue tour à tour crue et pudique, excitante et politique, Constance Rutherford réfléchit sur le corps sexuel comme sur le corps social. Vierge est une révélation, et nous, on craque.
![Un jour un livre – Rentrée littéraire : "Vierge" de Constance Rutherford 2 vierge](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/09/vierge.jpg)
Vierge, de Constance Rutherford. Harper Collins, 208 pages, 19,90 euros