Lauren Bastide nous revient avec une dystopie en quatre-vingts pages. Et la fiction lui va bien !
C’est une figure médiatique majeure du féminisme intersectionnel, et nous avons tous et toutes écouté La Poudre (podcast aux millions d’écoutes) ou lu ses essais (Présentes ; Futur·es, comment le féminisme peut sauver le monde). Mais voici une autre Lauren Bastide, puisque ce livre est sa toute première fiction.
2060 est court : c’est une novela de quatre-vingts pages. Nous voici donc le 22 juin 2060, un jour dont on apprend vite qu’il voit se lever “le dernier matin du monde”. Depuis des décennies, la planète brûle, suffoque, et tout le monde sait que la “FDM” (ainsi a été rebaptisée la fin du monde, par un sigle qui évite de nommer l’inéluctable) peut advenir d’un moment à l’autre. La plupart s’y sont résigné·es et n’ont plus aucune empathie envers une planète, une nature, une humanité qu’ils savent foutues. Il est 6 heures, l’héroïne (jamais nommée non plus) se lève. La journée, comme le livre, sera découpée en dix tranches. Autant de chapitres qui, alternant présent et flash-back, rembobinent le fil de sa vie. Une vie de combats écoféministes, d’incarcération, de révolutions intimes et politiques. Une destinée qui raconte comment, en 2060, on en est arrivé·es là, dans un pays qui s’est progressivement abandonné au joug d’un régime totalitaire. Jamais le récit ne sépare l’individuel du collectif ni le particulier du politique.
Deuxième parution de la récente collection Nouvelles Lunes, dirigée par la journaliste et autrice Élise Thiébaut, 2060 s’inscrit dans un genre romanesque qui connaît un sacré regain d’intérêt (la dystopie). Il aborde tous les engagements de son autrice et leur donne une réelle chair romanesque. Défi relevé !
![Pourquoi lire… “2060” de Lauren Bastide ? 2 2060 PL1HD](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/11/2060_PL1HD-574x1024.jpg)
2060, de Lauren Bastide, Au diable Vauvert, 96 pages, 12 euros.