Avec Glory, l'écrivaine zimbabwéenne NoViolet Bulawayo nous offre un récit allégorique et satirique de la politique du Zimbabwe.
Il fait très chaud à Jidada, pays fictif peuplé d’animaux, derrière lequel on devine le Zimbabwe natal de NoViolet Bulawayo, finaliste du Booker Prize avec ce deuxième roman. C’est la fête de l’Indépendance. La Vieille Carne, le cheval dictateur, s’apprête à haranguer la foule. Autour de lui, son épouse l’ânesse Dr Douce Mère, ses féroces « Défenseurs » chiens de garde, mais aussi des ministres conspirateurs. Au fil d’un récit qui revisite La Ferme des animaux, d’Orwell, vous allez vivre plusieurs révolutions, changements de régime, retournements de destins. Avec son bestiaire haut en couleur, l’écrivaine raconte comme une face B du Zimbabwe. Sa langue et son imagination foisonnante prennent à revers bien des déterminismes en tout genre. La traduction française a choisi de garder des tournures d’origine, donnant à cette fable un universalisme littéraire et moderne. Bigrement rafraîchissant.
Glory, de NoViolet Bulawayo. Traduit de l’anglais (Zimbabwe) par Claro. Autrement, 464 pages, 23,90 euros.