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La sélec­tion BD de novembre 2019

Hshouma. Corps et sexua­li­té au Maroc, de Zainab Fasiki

HSHOUMA couv A
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Zainab Fasiki en a marre du har­cè­le­ment, du patriar­cat, des crimes « d’honneur », de la vio­lence sexiste, du viol, du juge­ment social, du contrôle de la sexua­li­té et des corps. Que, dans son pays, le Maroc, l’on frappe et tue les femmes libres, les homo­sexuels, et que l’on ait peur de le dénon­cer ! Tel est le cri de révolte de cette jeune des­si­na­trice maro­caine. Sa bande des­si­née didac­tique et mili­tante s’intitule Hshouma. Cela signi­fie « honte » en maro­cain, ce mot qu’elle déteste et qui sym­bo­lise tous les tabous à ne pas abor­der en socié­té ou en famille. Zainab, elle, du haut de ses 25 ans, ose par­ler de façon crue et radi­cale du sexe hors mariage non auto­ri­sé, de la nudi­té, de l’orgasme… Jeune femme trop libre et incom­prise, à 19 ans elle est tom­bée en dépres­sion et c’est le des­sin qui lui a don­né la force de se rele­ver. Une BD salu­taire qui est aus­si un cri d’amour à un pays qu’elle vou­drait tel­le­ment plus tolé­rant. En sep­tembre, elle a signé la péti­tion ini­tiée par l’écrivaine Leïla Slimani (prix Goncourt 2016) et la réa­li­sa­trice Sonia Terrab qui dénonce le dur­cis­se­ment de la répres­sion sexuelle au Maroc. C. R.

Hshouma. Corps et sexua­li­té au Maroc, de Zainab Fasiki. Éd. Massot, 114 pages, 19,90 euros.

L’Onde Dolto, de Catherine Dolto et Séverine Vidal

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Arrivée d’un nou­veau bébé dans une fra­trie, caprices, jalou­sie, pro­blèmes de som­meil, pipi au lit, ques­tion­ne­ments sur la sexua­li­té, peur de l’école. D’hier à aujourd’hui, les angoisses des enfants et les inquié­tudes des parents n’ont guère chan­gé. C’est pour­quoi se plon­ger dans L’Onde Dolto, bande des­si­née qui retrace l’histoire de la nais­sance, en 1976, de Lorsque l’enfant paraît, célèbre émis­sion de radio de la psy­cha­na­lyste, est non seule­ment un délice mais une pré­cieuse mine d’informations. L’album, ­vco­réa­li­sé par Catherine Dolto – fille de Françoise –, la scé­na­riste Séverine Vidal et la des­si­na­trice Alicia Jaraba Abellan, met en scène, dans les moindres détails, les cou­lisses de l’émission, mais aus­si les cas décryp­tés à l’antenne de France Inter par la vision­naire édu­ca­trice et son inter­vie­weur, Jacques Pradel, tout jeune jour­na­liste à l’époque. Le tout illus­tré d’un trait enle­vé et joyeux. S. G.

L’Onde Dolto, de Catherine Dolto et Séverine Vidal. Collection Seuil-​Delcourt, 128 pages, 19,99 euros.

La Boîte de petits pois, de GiedRé et Holly R. 

BOITE DE PETITS POIS C1 A
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Peut-​être connaissez-​vous GiedRé pour ses chan­sons trash et sca­to inter­pré­tées dans des petites robes à fleurs avec des couettes sur la tête (voir Causette #20). La voi­ci qui change de registre pour nous racon­ter l’histoire de sa famille et de son enfance en Lituanie dans les années 1980. Son récit com­mence en 1952, la Lituanie fait alors par­tie de l’URSS. Sa mère est toute jeune fille, dans un pays où il valait mieux dire que « tout était super » au risque de se retrou­ver dans des endroits « beau­coup moins supers », qui était « hyper loin, [où] il fai­sait tou­jours – 10 000 °C, [où] par­fois on devait res­ter dix ans ». Le gou­lag, donc, où fut d’ailleurs emme­né son oncle, fait pri­son­nier poli­tique pen­dant cinq ans. GiedRé raconte ensuite la vie sous le régime com­mu­niste. Les tickets de ration­ne­ment, la télé d’État, l’interdiction de sor­tir du pays, la joie folle de rece­voir une… gomme ! Et puis GiedRé raconte son enfance à elle à Vilnius où, quand quelqu’un connais­sait quelqu’un qui par­ve­nait à rap­por­ter un chewing-​gum de l’étranger, tous les petits voi­sins se réunis­saient pour le mâcher cha­cun à son tour. Un ton faus­se­ment naïf et un humour tout en iro­nie, déli­cieu­se­ment illus­tré par Holly R pour un ouvrage qui, mine de rien, regorge d’anecdotes ­pas­sion­nantes. S. G.

La Boîte de petits pois, de GiedRé et Holly R. Éd. Delcourt, 112 pages, 15,95 euros. 

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