La jour­née type de Wonder Woman

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7 h 30

Le soleil se reflète déjà sur la mer Égée. Pas besoin de réveil, les Amazones ne mesurent pas le temps : à quoi bon quand on est immor­telle ? Allez, j’ouvre grand mes mirettes et je retire la peau de bête qui me sert de couette. La tenue du jour, comme d’habitude : une toge et ces fou­tues spar­tiates dorées que je mets un siècle à atta­cher. Sans traî­ner, j’enfile vite fait mes bra­ce­lets en fer, pro­messe de dévo­tion envers Aphrodite, notre déesse pro­tec­trice. Mon atti­rail de guer­rière pèse un âne mort, mais au moins il me protège. 

8 heures

Le matin, ici, pas de petit déj éner­gi­sant à la gra­no­la bowl. Manger ne rime à rien, pour rap­pel : je ne suis pas humaine. Je file illi­co, direc­tion le palais d’Aphrodite, temple imma­cu­lé qui sur­plombe l’île. Aujourd’hui, on célèbre Artémis, l’une des divi­ni­tés qui nous a don­né la vie. En cadeau, on lui zigouille un cerf.

9 heures

Sous un soleil de plomb, c’est Antiope, sœur d’Hippolyte reine des Amazones, qui assure leboot camp à l’extérieur. Exigeante et gla­ciale, le corps cisaillé de cica­trices, la meilleure guer­rière de l’île m’apprend à manier l’épée, à jouer du bou­clier et sur­tout à maî­tri­ser et unir nos forces. Zéro com­pet, puisqu’on est toutes sœurs, créées à par­tir d’argile.

11 heures

Leçon d’équitation, enfin de kan­ga, kan­gou­rou géant et volant. Hippolyte et sa sœur me le rabâchent chaque jour que Zeus fait : il faut se tenir prêtes, au cas où Arès prenne sa revanche et détruise à nou­veau l’île.

12 heures

C’est l’heure de la pause. Alors qu’elles se tour­naient autour depuis des semaines, Castalia en pro­fite enfin pour avouer son amour à Épione. C’est le rituel de cour­toi­sie. La pre­mière Amazone tend une noix de coco à la seconde, qui ren­ferme un noyau de nec­ta­rine, atta­ché à un col­lier et un bra­ce­let. Ça sent le mariage à plein nez.

14 heures

Roulement ! En trou­vant refuge sur Paradise Island, nous sommes deve­nues en prime les gar­diennes d’une faille scel­lée avec une dalle de pierre qui lie l’île au royaume d’Hadès, rien que ça. Alors je dois y aller une heure par jour pour évi­ter les fuites. 

17 heures

Un petit tour sur la plage, his­toire de saluer les copines naïades en train de bar­bo­ter, et je m’exerce un peu au tir à l’arc entre deux lec­tures de manuels de guerre.

19 heures

Exceptionnellement, en l’honneur de Castalia et Épione, une fête est orga­ni­sée, avec un concert de lyre, com­pre­nez une rave. Quand on pense qu’il exis­te­rait des « hommes » de l’autre côté de l’Égée. À quoi ça sert déjà ?