La poétesse et traductrice québécoise Daphné B. publie ce 8 septembre Maquillée. Essai sur le monde et ses fards aux éditions Grasset. Un ouvrage qui déconstruit l'industrie de la beauté.
Pour Daphné B., le maquillage est une chose sérieuse. Poétesse et traductrice québécoise, elle signe Maquillée, un manifeste féministe et poétique sur le monde du gloss, des paillettes et des selfies. Se déclarant elle-même « engluée » jour et nuit dans la toile du Web, des tutos de youtubeur·euses qui « unbox » leurs flacons comme leurs émotions devant des milliers d’internautes, Daphné B. opère un pas de côté et s’interroge.
Ethnologue de sa propre obsession, elle examine les échantillons cosmétiques de notre époque à la lumière de ses références philosophiques, mythologiques, musicales et poétiques. Ovide devient un « mansplainer en herbe ». Et Daphné B. lui préfère les théories de l’écoféministe Starhawk, en y mêlant l’histoire de sa grand-mère, ses expériences personnelles, les grands dramas des influenceuses ou artistes-stars.
Comment le soin, le care, a‑t-il été récupéré par le grand capital ? Quid de ces femmes qui se maquillent en prison pour retrouver une dignité ? Sur un ton incroyablement badin, avec une autodérision mordante, Daphné B. propose un livre unique, à la forme étonnante. Un miroir multifacettes qui atomise et déconstruit cette industrie de la beauté, à l’image de notre société.
Maquillée. Essai sur le monde et ses fards,
de Daphné B. Éd. Grasset, 224 pages, 19 euros.
Sortie le 8 septembre.