L'écrivaine de 82 ans, dont les livres ont été réimprimés à 900.000 exemplaires par Gallimard après l'annonce du Nobel, est la première femme française couronnée par le plus prestigieux prix littéraire international.
« Il y a en France et partout dans le monde des intellectuels masculins, pour qui les livres écrits par les femmes n’existent tout simplement pas, ils ne les citent jamais, a lancé Annie Ernaux mercredi 7 décembre à l'occasion de son discours de réception de son prix devant l'Académie suédoise. La reconnaissance de mon travail par l’Académie suédoise constitue un signal de justice et d’espérance pour toutes les écrivaines. » En devenant la 17ème femme à recevoir le prix Nobel de littérature depuis 1901, et la première Française, l'écrivaine issue d'un milieu modeste le sait : l'Académie couronne celle qui écrit pour « venger [sa] race et venger [son] sexe », comme elle l'a martelé durant ce discours.
Une dimension féministe, indissociable de l'œuvre et qui a le don d'exaspérer nombre de vieux mâles blancs, comme l'analyse cet article de L'Obs. Malgré ces critiques, le succès médiatique (elle est dans toute la presse) et en librairie est au rendez-vous : les ventes de ses livres ont été multipliées par dix, décidant les éditions Gallimard à réimprimer 900.000 exemplaires. En même temps que le Nobel, qui est le prix littéraire international le plus prestigieux, l'écrivaine recevra 900.000 euros.
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