Nils Tavernier
© Capture d'écran Nilstavernier.com

#MeToo Cinéma : le réa­li­sa­teur Nils Tavernier visé par deux plaintes pour viols

Jennifer Covillault Miramont et Laura Lardeux se sont confiées au Nouvel Obs, jeu­di 4 avril, accu­sant le réa­li­sa­teur Nils Tavernier de viols. L’une d’entre elles était mineure au moment des faits qu’elle dénonce et toutes deux évoquent des contacts télé­pho­niques insis­tants durant les mois qui ont sui­vi les agres­sions pré­su­mées. Les deux femmes ont récem­ment sai­si la jus­tice à ce propos. 

Février 2024 : Judith Godrèche, dépose plainte contre le réa­li­sa­teur Benoît Jacquot pour “viols avec vio­lences sur mineur de moins de 15 ans”. Cette révé­la­tion agit comme une bombe à frag­men­ta­tion dont le souffle a sou­le­vé deux nou­veaux témoi­gnages inédits dans la désor­mais longue liste du #MeToo ciné­ma. L’écrivaine et autoen­tre­pre­neure Jennifer Covillault Miramont et la réa­li­sa­trice Laura Lardeux se sont iden­ti­fiées à l’actrice et ont enga­gé des pour­suites judi­ciaires en février et mars pour des viols qu’aurait com­mis le réa­li­sa­teur, Nils Tavernier, en 1992 et en 2012. Le Nouvel Obs s’est entre­te­nu avec ces deux femmes et a consul­té leurs plaintes, qui devraient être regrou­pées pour être trai­tées par le même par­quet, lequel déci­de­ra ou pas de leur don­ner suite. 

À lire aus­si I La comé­dienne Judith Godrèche porte plainte pour “viols avec vio­lences sur mineure de moins de 15 ans” contre le cinéaste Benoît Jacquot

Contacté par l’hebdomadaire, Nils Tavernier a décla­ré être “aba­sour­di” et n’avoir “rien à se repro­cher”. Il fus­tige : “Vous évo­quez deux plaintes pour viol, c’est inouï.” Le réa­li­sa­teur n’a pas sou­hai­té répondre aux ques­tions du média, n’ayant pas encore été contac­té par la police ou la justice. 

Violences en marge des tournages 

Jennifer Covillault Miramont dit avoir ren­con­tré Nils Tavernier, fils de Bertrand Tavernier, en 1991, alors qu’il et elle tour­naient ensemble le télé­film Sabine j’imagine et alors qu’elle était mineure. Aujourd’hui âgée de 45 ans, elle raconte : “Il me fai­sait mon­ter sur ses genoux, me tenait la main tout le temps.” Et d’ajouter : “Il disait qu’il était amou­reux de moi, ça ne cho­quait per­sonne.” À l’issue du tour­nage, il l’aurait “embras­sée sou­dai­ne­ment, avec la langue”. L’actrice, affirme avoir reçu, les mois sui­vants, de nom­breux appels du réa­li­sa­teur au domi­cile fami­lial. Ce der­nier, assure-​t-​elle, échan­geait avec sa mère qui le consi­dé­rait alors “comme un grand frère bien­veillant” pour sa fille. En 1992, il aurait invi­té la pré­ado­les­cente de 13 ans chez lui pour “dis­cu­ter d’un scé­na­rio” et l’aurait agres­sée. Jennifer Covillault Miramont évoque dans Le Nouvel Obs, “une péné­tra­tion digi­tale”. “Il m’a pris la main pour le mas­tur­ber.” Le 13 février, elle a por­té plainte en Normandie. 

Laura Lardeux, la seconde femme qui accuse Niels Tavernier, déclare que les faits se seraient dérou­lés en 2012 alors qu’elle avait 19 ans et sou­hai­tait deve­nir réa­li­sa­trice. Il l’aurait invi­tée à déjeu­ner et lui aurait offert un rôle pour son film sur le han­di­cap, De toutes nos forces. Elle raconte à L’Obs : “Je n’avais pas le droit de par­ler à l’équipe, je devais dîner tous les soirs avec lui. Il me ques­tion­nait sur mes failles, les pro­blèmes avec ma mère, l’absence de mon père. Il louait mon intel­li­gence, mon talent.” “Nils m’a volon­tai­re­ment iso­lée pour assu­rer son emprise”, ajoute-​t-​elle. Des pro­pos cor­ro­bo­rés par Aurélia Fourcade, scripte sur le tour­nage, qui affirme que le réa­li­sa­teur avait deman­dé à toute l’équipe de ne pas par­ler à la jeune actrice. 

Durant le tour­nage, relate Le Nouvel Obs, l’équipe était logée dans un hôtel à Nice. Lors d’un dîner, Nils Tavernier aurait ten­té d’embrasser Laura Lardeux. Après qu’elle l’ait repous­sé, il se serait jus­ti­fié, “expli­quant qu’il était vic­time de ses pul­sions et de ses sen­ti­ments”. Une autre fois, il l’aurait invi­tée dans sa chambre “assu­rant qu’il ne se pas­se­rait rien”. Paralysée par la peur – Laura Lardeux raconte qu’il entrait par­fois dans des accès de colère – et l’appréhension d’être “bla­ck­lis­tée du ciné­ma”, elle “finit par se lais­ser faire”. Comme avec Jennifer Covillault Miramont, il aurait ten­té de gar­der contact avec elle durant des mois. Il lui aurait éga­le­ment pro­po­sé un stage de mon­tage, qu’elle dit avoir refu­sé. Ce 20 mars, elle s’est ren­due dans un com­mis­sa­riat lyon­nais pour que la jus­tice prenne connais­sance de cette affaire. 

D’une même voix, les deux femmes ont souf­flé au Nouvel Obs : “C’est si bou­le­ver­sant de décou­vrir qu’on n’est pas seules !” 

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