1 DEDALES ©The East Company Productions

En salles ce 20 juillet : "Dédales", de Bogdan George Apetri et "As Bestas", de Rodrigo Sorogoyen

Ce mer­cre­di, on vous recom­mande un polar sur fond d’intrigue reli­gieuse avec Dédales, du cinéaste rou­main Bogdan George Apetri et un engre­nage mor­tel dans le puis­sant thril­ler espa­gnol, As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen. 

Crise de foi 

Ce film rou­main a cap­ti­vé les fes­ti­va­liers de la der­nière Mostra de Venise, et Dieu sait pour­tant que là-​bas, entre lagune miroi­tante et pro­jec­tions en rafales, tout est fait pour hap­per le regard ! Dieu jus­te­ment, parlons-​en : il est à la fois très pré­sent et tota­le­ment absent de Dédales, qui s’est choi­si pour héroïne une novice de 19 ans. On la découvre alors qu’elle quitte son monas­tère en cachette pour régler une affaire pres­sante en ville, avant que son des­tin ne bas­cule, le soir même, sur la route du retour. Dès lors, l’intrigue se concentre sur l’enquête d’un poli­cier obses­sion­nel, qui reprend pas à pas son iti­né­raire, ou son che­min de croix, dans une seconde par­tie tout aus­si dense, puis­sante et impré­vi­sible (sur­sauts garantis).

Vous l’aurez com­pris, Dédales déroule son récit autour d’une double dyna­mique : celle d’un thril­ler ten­du de bout en bout, et celle d’une para­bole sombre mais pro­fon­dé­ment émou­vante. Nul hasard si sa pro­ta­go­niste est une jeune reli­gieuse en crise. À tra­vers elle, figure sacri­fiée, se joue la crise d’un pays en perte de repères, qui s’épuise entre super­sti­tion, fata­lisme et bru­ta­li­té. Une com­bi­nai­son redou­table que Bogdan George Apetri, le réa­li­sa­teur, met en scène de façon… dia­ble­ment intel­li­gente. Ainsi lorsqu’il laisse déli­bé­ré­ment la vio­lence hors champ. Ses mou­ve­ments de camé­ra, alors très doux, ne sont pas seule­ment « pudiques » : ils nous poussent à ques­tion­ner l’image. Ce qu’elle nous montre, ce qu’elle nous cache… et ce qu’elle veut nous faire croire. Éprouvant mais brillant !

Dédales, de Bogdan George Apetri. En salles. 

Épouse inébran­lable

Le nou­vel opus de Rodrigo Sorogoyen, réa­li­sa­teur espa­gnol des brillants El Reino et Madre, offre un rôle puis­sant à Marina Foïs aux côtés de Denis Ménochet et de Luis Zahera. De fait, As Bestas (Les Bêtes, en fran­çais) est un film choc ! Ce thril­ler rural a pour cadre un vil­lage per­du dans les mon­tagnes de la Galice. Là même où un couple de Français·es – Antoine, un ancien prof, et Olga, son épouse – s’est exi­lé pour se lan­cer dans la culture bio et reta­per des ber­ge­ries. Ayant signé une péti­tion contre l’installation d’éoliennes, il et elle sont aus­si­tôt rattrapé·es par l’hostilité de leurs voi­sins cultivateurs. 

Deux vieux gar­çons, amers et bru­taux, qui voyaient là l’occasion de s’offrir une vie meilleure et vont donc har­ce­ler Antoine, puis deve­nir de plus en plus mena­çants… Dans le rôle pivot d’Olga, épouse inébran­lable qui prend toute sa dimen­sion dans la deuxième par­tie du film, Marina Foïs stu­pé­fie de véri­té. Elle fait entendre une autre voix dans ce concert mas­cu­lin et très agres­sif. Une voie humaine dans un uni­vers bestial…

As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen. En salles 

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