L’agent de star et producteur qui a définitivement raté le virage #MeToo, en roue libre sur Facebook, s’est fendu d’un commentaire méprisant et insultant sur la comédienne et humoriste après sa prise de position vis-à-vis du prochain film de Jacques Doillon.
“Je ne soutiens pas cette décision qui, d’après moi, représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes.” En début de semaine, Nora Hamzawi contestait publiquement le maintien de la sortie du film CE2, de Jacques Doillon, dans lequel elle joue un rôle principal. Elle affirmait de cette manière son soutien aux actrices, accusant le réalisateur de violences sexuelles.
Première, magazine spécialisé dans le 7e art, a relayé hier sur son compte Facebook la prise de position de l’actrice, et cela n’a pas manqué d’en irriter certain·es ! Notamment Dominique Besnehard, producteur de CE2, qui a immédiatement rédigé un commentaire qui semble être destiné à l’actrice, en précisant d’abord la qualité du film : “J’ai présenté ce film à Angoulême il y a deux ans. C’est un film fort et qui a eu un grand succès lors de sa présentation.” Il regrette ensuite qu’“à cause de problèmes liés aux dénonciations de JG [Judith Godrèche, ndlr], la sortie du film est en péril”. Une remarque très à propos à la veille des César, et alors qu’on attend désespérément des hommes du milieu du cinéma qu’ils affichent leur soutien au nouveau mouvement #MeTooCinéma.
Le puissant producteur, qui nous avait déjà fait la grâce de signer la pétition de soutien à Depardieu, conclut son message par une charmante tirade un brin sexiste sur la performance de l’actrice. “En tout cas, je peux vous dire que le point faible du film, c’est l’interprétation de cette actrice qui ne souhaite pas que le film sorte. Ce n’est pas l’actrice du siècle. D’ailleurs, je n’ai pas compris Jacques Doillon, qui a toujours eu le sens des acteurs, ait pu choisir cette mauvaise.” Outre que ce fielleux commentaire fait penser à celui d’un vieux papy pas très à l’aise avec les claviers d’ordinateur, Dominique Besnehard oublie un détail de taille : il s’attaque à une actrice lauréate du Swann d’or de la révélation féminine 2019, remis par le Festival du film de Cabourg. Et qui a largement démontré ses talents d’actrice, notamment dans les films d’Olivier Assayas.
Depuis l’article de Première, le commentaire du tonton flingueur coincé dans son monde pré-#MeToo a disparu… Faut dire que le sens du timing était pas foufou.
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