Réduire de moitié la consommation actuelle de viande en France, pour tomber à 450 grammes maximum par semaine, permettrait d’atteindre les objectifs climatiques fixés pour le pays, affirme une nouvelle étude du réseau Action Climat et de la Société française de nutrition.
Manger moitié moins de viande permettrait d’atteindre les objectifs climatiques en France. C’est le constat de l’étude du réseau Action Climat et de la Société française de nutrition, publiée ce mardi 20 février. L'alimentation représente 22% de l’empreinte carbone de la France, et "60% de ces émissions proviennent de la production, au niveau agricole, des aliments que nous consommons", rappelle l'étude. Pour le réseau Action Climat et la Société française de nutrition, "les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) ne sont pas alignées avec les enjeux de durabilité".
“Les résultats montrent qu’il est possible de réduire de 50 % la consommation de viande tout en satisfaisant l’adéquation nutritionnelle et sans avoir recours à des produits enrichis ou à des supplémentations [pour palier une carence, ndlr]”, une division par deux qui “conduirait à une réduction de l’impact carbone de l’alimentation comprise entre ‑20 % et ‑50 % selon le type de changements alimentaires associés”, est-il indiqué.
Les Français·es mangent plus de viande qu’avant
L’étude souligne qu’en France, “après deux décennies de baisse entre 1990 et 2012, la consommation de viande par habitant affiche une légère hausse depuis une dizaine années” et que “la quantité de viande consommée par habitant en France est aujourd’hui deux fois supérieure à la moyenne mondiale”. “La consommation de poulet par habitant en France a en effet plus que doublé entre 2000 et 2022”, met en avant l’étude. “À l’inverse, la consommation de fruits et légumes et de sources végétales de protéines (légumineuses en particulier) est largement insuffisante par rapport aux recommandations, et leur tendance n’est pas à la hausse”, pointe-t-elle.
Pour réaliser cette étude, le réseau Action Climat, qui fédère une trentaine d’associations, et la Société française de nutrition (SFN), qui se décrit comme une “société savante” regroupant des expert·es du secteur public et privé, ont effectué “un travail de modélisation de régimes alimentaires durables” avec l’entreprise de recherche en nutrition, MS Nutrition. L’étude prend comme référence les engagements pris par la France dans le cadre de sa deuxième Stratégie nationale bas-carbone, qui vise notamment à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français·es.
Le réseau Action Climat et la SFN insistent sur "la nécessité" pour le gouvernement de "prendre en compte les enjeux environnementaux" dans les prochaines recommandations alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS), en préconisant ainsi de "ne pas consommer plus de 450 grammes de viande par semaine", toutes viandes et charcuteries confondues. "La transition vers des régimes alimentaires durables ne pourra pas avoir lieu sans la mobilisation des acteurs publics comme privés pour faire évoluer les habitudes alimentaires des Français", martèle l'étude.