Plus d’une centaine de manifestations pour le climat et la justice sociale prendront place un peu partout en France ce samedi. L’occasion pour la société civile de marquer son intérêt pour les questions environnementales dans un contexte électoral.
Guerre en Ukraine, tensions liées au passe sanitaire, prolifération des idées de l’extrême-droite dans le débat public… Les temps sont rudes et les sujets sur lesquels poser le regard ne manquent pas. Pendant que les écrans peuplent nos cerveaux de news anxiogènes et autres éclats de clashs politiques, le climat change et ce, à une vitesse inversement proportionnelle à celle de la mise en place de politiques écologiques.
Fin décembre 2021, un film Netflix « cassait l'Internet ». Narrant le silence abyssal dans lequel se perdait l'alerte de deux scientifiques, Don’t Look Up fut érigé, en l'espace de quelques jours à peine, au rang de symbole ultime de l’inaction face à l’urgence climatique. Au point où « Look Up » est devenu le cri de ralliement des manifestations qui se tiendront un peu partout en France ce samedi 12 mars, journée nationale du climat.
Plus de 500 associations ont répondu à l’appel et 138 villes françaises hébergeront ce samedi les manifestations pour le climat et la justice sociale, une initiative saluée par le réalisateur du film Don't Look Up. À un mois du premier tour de l’élection présidentielle, ces marches ont entre autres pour but de « rappeler l’ordre des priorités et faire de 2022 l’année où la France a enfin pris le chemin d’un avenir juste et soutenable pour toutes et tous. Nous n’attendrons pas 5 ans de plus. »
Nombreuses sont les organisations à avoir déjà enjoint les candidat·es à une certaine ambition climatique. La CGT, dans son appel à rejoindre les marches de ce week-end, plaide par exemple pour un « changement de modèle de société » qui abandonnerait nos systèmes de productions capitalistes, tandis que WWF propose, dans une tribune pour le JDD, la mise en place d'un « passe climatique ». Serait soumise à ce dernier chaque décision prise par le ou la futur·e président·e, afin d'éviter des énièmes « paroles en l’air, à l’image des engagements pris par la France pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles ou aux pesticides, pour déployer les énergies renouvelables, pour multiplier les bornes de recharge électrique, pour améliorer la qualité de l’air, pour développer l’agroécologie et pour protéger les espèces qu’elle s’est engagée à protéger. »
La foule attendue ce samedi – les précédentes manifestations pour le climat ayant enregistré des participations historiques -, couplée aux résultats de la récente étude de l’Ipsos selon laquelle le climat serait un enjeu capital pour 94% des Français·es et même prioritaire pour 47% d’entre elles·eux, permettra peut-être de remettre les yeux des candidat·es en face des trous : iels ont plutôt intérêt à montrer patte verte.