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(©Jesse Gardner)

Les prin­ci­paux usages des pro­duits à base de S‑métolachlore, l'un des pes­ti­cides de syn­thèse les plus uti­li­sés en France, bien­tôt interdits

L'Agence natio­nale de sécu­ri­té sani­taire (Anses) a déci­dé d’interdire « les prin­ci­paux usages » du S‑métolachlore, le troi­sième pes­ti­cide de syn­thèse le plus ven­du en France, pour « pré­ser­ver la qua­li­té des eaux sou­ter­raines », a‑t-​elle indi­qué dans un com­mu­ni­qué cette semaine.

Après les néo­ni­co­ti­noïdes en jan­vier, voi­là que c'est au tour du S‑métolachlore, le troi­sième pes­ti­cide de syn­thèse le plus ven­du en France après le gly­pho­sate et le pro­sul­fo­carbe, à se retrou­ver sur la sélette. Une pro­cé­dure d'interdiction des prin­ci­paux usages des pro­duits conte­nant le S‑métolachlore a en effet été enga­gée par l'Agence natio­nale de sécu­ri­té sani­taire (Anses), a révé­lé Le Parisien cette semaine. 

L'Anses a déci­dé d’interdire « les prin­ci­paux usages » du S‑métolachlore pour « pré­ser­ver la qua­li­té des eaux sou­ter­raines », explique-​t-​elle dans un com­mu­ni­qué publié mer­cre­di. L’Agence a infor­mé les fabri­cants de l’herbicide et indi­qué que les céréalier·ères devraient avoir un délai de 6 à 12 mois pour écou­ler leur pro­duit avant de trou­ver une alter­na­tive, rap­porte le quotidien.

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« L’Anses engage une pro­cé­dure de retrait des prin­ci­paux usages des pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques conte­nant la sub­stance active S‑métolachlore. Cela per­met­tra de réduire la conta­mi­na­tion de l’environnement par cette sub­stance et contri­bue­ra donc à une res­tau­ra­tion pro­gres­sive de la qua­li­té des eaux sou­ter­raines », a‑t-​elle précisé.

Des pre­mières mesures de res­tric­tion en 2021

L'Anses a effec­tué en 2021 un contrôle des eaux des­ti­nées à la consom­ma­tion humaine. Elle s'est ren­du compte que le S‑métolachlore se dégra­dait en sub­stances, appe­lées méta­bo­lites, qui ont été retrou­vées en grande quan­ti­té, « à des concen­tra­tions dépas­sant les normes de qua­li­té ».

L'Agence a donc col­lec­té toutes les don­nées de pré­sence des méta­bo­lites du S‑métolachore dans les eaux sou­ter­raines, de sur­face et dis­tri­buées pour la consom­ma­tion humaine, à tra­vers son dis­po­si­tif de phy­to­phar­ma­co­vi­gi­lance. À l'issue d'un rap­port publié en 2021, elle avait intro­duit, dans un pre­mier temps, des mesures de res­tric­tion dans les auto­ri­sa­tions de mise sur le mar­ché des pro­duits à base de S‑métolachlore. Avec, en par­ti­cu­lier, une réduc­tion des doses maxi­males d’emploi pour le maïs, le tour­ne­sol, le soja et le sor­gho (une céréale).

Après une nou­velle éva­lua­tion des eaux sou­ter­raines, l'Anses a conclu que les concen­tra­tions esti­mées des trois méta­bo­lites du S‑métolachlore (ESA, OXA, NOA) étaient tou­jours supé­rieures à la valeur seuil défi­nie dans le règle­ment euro­péen. L’Agence a donc pris la déci­sion plus radi­cale d'interdire les prin­ci­paux usages des pro­duits, face au risque de conta­mi­na­tion des eaux sou­ter­raines par les méta­bo­lites du S‑métolachlore.

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