C'est une première : selon l'Agence internationale de l'énergie, le montant des investissements dans les projets rattachés à l'énergie solaire en 2023 celui dans l'industrie pétrolière.
Le roi soleil est en passe de faire de l'ombre à l'or noir. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a annoncé jeudi qu'avec 382 milliards de dollar attendus en 2023, le montant des investissements dans les projets rattachés à l'énergie solaire va dépasser pour la première fois celui dans l'industrie pétrolière, estimé cette année à 371 milliards. Dix ans auparavant, en 2013, les investissements dans le pétrole étaient de 636 milliards de dollar et ceux dans le solaire seulement de 127 milliards de dollar.
Dans son rapport prévisionnel pour l'année en cours, l'AIE affirme en outre qu'« environ 2,8 billions (millions de millions) vont être mondialement investis en 2023, dont plus de 1,7 billion attendus dans les technologies propres », qui comprennent dans la définition de l'instance les renouvelables, les véhicules électriques, le nucléaire ou encore les pompes à chaleur. Mais « le soleil est la vedette », insiste l'AIE.
Une lueur d'espoir donc, même si l'AIE insiste sur les efforts que doivent continuer à fournir les producteurs d'énergie : « Le risque de s'enfermer dans le recours aux carburants fossiles est très clair : en 2023, les investissements dans les carburants fossiles est encore plus du double des niveaux requis pour atteindre la baisse de la demande prévue dans le NZE scenario [pour Net Zero Emissions en 2050, un plan stratégique de réduction d'émissions de CO2 développé par l'AIE, ndlr]. »
En conclusion, l'AIE affirme que « la question cruciale est de savoir avec quelle rapidité les investissements dans les énergies propres vont progresser dans les économies des pays émergents et en voie de développement, dans lesquels les politiques et stratégies de soutien à ces énergies nécessitent d'être accompagnées par un meilleur accès à la finance ». Car 80% des investissements de la finance verte le sont encore dans des pays développés, observe l'AIE.