Les associations de défense de l’environnement américaines accusent l’agence américaine de l’aviation de ne pas avoir pris en compte les conséquences environnementales du lancement de la fusée Starship de SpaceX qui a explosé en plein vol le 20 avril dernier.
Cinq associations de défense de l’environnement américaines ont annoncé, le 1er mai 2023, avoir déposé plainte au tribunal fédéral de Washington contre le régulateur aérien américain de l’aviation civile (FAA). Elles accusent l’agence américaine de l’aviation de ne pas avoir pris en compte l’impact environnemental du premier lancement de la fusée Starship de SpaceX, qui a explosé en plein vol le 20 avril dernier trois minutes après son décollage au Texas.
Les débris de la plus grande fusée du monde, censée à terme emmener l’humanité dans l’espace, sont retombés dans l’océan Pacifique. Si, cette fois, personne n’était à bord et qu'aucun animal n’a été retrouvé mort dans les environs, la zone de lancement a été endommagée par la puissance des moteurs de la fusée. « L’aire de lancement se trouve à côté d’habitats d’espèces protégées et d’oiseaux migratoires », a dénoncé l’un des plaignants, le Centre pour la diversité écologique dans un communiqué, ajoutant que le décollage de la fusée a « inondé la zone environnante de particules fines » dommageables pour la biodiversité.
Pollution sonore et lumineuse
L’agence américaine de l’aviation avait délivré mi-avril une licence de vol permettant de lancer vingt fusées Starship chaque année pendant cinq ans. En accordant cette licence, le régulateur aérien américain de l’aviation civile (FAA) a imposé à SpaceX – entreprise fondée par Elon Musk en 2002 – une évaluation de la faune et de la flore autour de la zone de décollage par un biologiste, avant et après un décollage ainsi que le nettoyage des éventuels débris. Des mesures jugées insuffisantes par les associations « pour empêcher le programme de vol de causer des dégâts environnementaux importants », indique le Centre pour la diversité écologique dans son communiqué.
Les associations dénoncent aussi la pollution sonore et lumineuse liée à la base spatiale, ainsi que les départs de feu causés. Selon les services fédéraux de protection de la faune, le vol d’essai du 20 avril a ainsi provoqué un incendie d’environ 1,5 hectare dans le parc régional de Boca Chica, situé au sud de la zone de lancement. « Il est vital que nous protégions la vie sur Terre alors même que nous nous tournons vers les étoiles », a déclaré Jared Margolis, l’avocat du Centre pour la diversité écologique, dans le communiqué, ajoutant que « les responsables fédéraux devraient défendre la faune et la population située en première ligne, et non donner un laissez-passer aux intérêts des entreprises qui veulent utiliser les paysages côtiers précieux comme dépotoir pour les déchets spatiaux ».