La COP15 sur la biodiversité se tient du 7 au 19 décembre à Montréal, au Canada, afin de conclure un accord historique et éviter une possible sixième extinction de masse.
« Aucune excuse. Finis les atermoiements. Il est temps de conclure un pacte de paix avec la nature. » C'est avec ces mots qu'António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a souhaité alerter les consciences, mardi, à la veille de l'ouverture de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité.
« C'est à nous de réparer le monde que nous avons. À nous de chérir ce merveilleux cadeau. À nous de faire la paix avec la nature. Je vous en conjure, faites ce qu'il faut, agissez pour la Nature, la biodiversité et l'humanité », a poursuivi l'ancien Premier ministre portugais.
« Un million d’espèces végétales et animales menacées d’extinction »
La COP15, qui se tient à partir de ce mercredi à Montréal au Canada, quelques semaines après la clôture de la COP27 climat de Charm-el-Cheikh, réunit plus de 190 pays pour adopter un pacte « sur le monde vivant », à savoir « un traité pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique », expliquent les Nations unies dans un communiqué. Ce texte, appelé Convention sur la diversité biologique (CDB), sera le premier adopté depuis les objectifs d'Aichi (Japon) sur la biodiversité de 2010. Elle devra définir des objectifs sur dix ans, afin d'éviter une sixième extinction de masse.
En 2010, les gouvernements s'étaient notamment engagés à réduire de moitié la perte d'habitats naturels et à mettre en œuvre des plans de consommation et de production durables. Mais selon un rapport du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, « aucun des ces objectifs n'a été pleinement atteint », soulignent les Nations unies. Ce qui rend d'autant plus importante cette actuelle COP15. Car la planète « connaît un dangereux déclin de la nature dû à l’activité humaine » et « est confrontée à sa plus grande perte de vie depuis les dinosaures ». « Un million d’espèces végétales et animales sont aujourd’hui menacées d’extinction », alerte l'ONU.
Des mesures « ambitieuses et réalisables »
Vingt objectifs doivent être discutés et intégrés à la Convention sur la diversité biologique. Parmi eux, la réduction de l'utilisation des pesticides, la lutte contre les espèces envahissantes, la réforme ou la suppression de subventions nuisibles à l'environnement, et l'accroissement du financement de la protection de la nature par des sources publiques et privées.
« Les mesures doivent être à la fois ambitieuses et réalisables si l’on veut que de réels progrès soient accomplis. Elles devront s’attaquer aux cinq principaux facteurs directs de la perte de biodiversité : le changement de l’exploitation des mers et des terres, la surexploitation des organismes, le changement climatique, la pollution et les espèces non indigènes envahissantes », résume l'ONU.
Les nations réunies au Canada ont jusqu'au 19 décembre pour se mettre d'accord. « Il est vital qu’un accord soit trouvé à Montréal et que le déclin de notre monde naturel soit stoppé », concluent les Nations unies.