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© Alenka Skvarc

COP 15 : la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale s'engage à pro­té­ger 30% de la pla­nète d'ici 2030

Les accords dont a accou­ché ce lun­di la COP 15 sur la bio­di­ver­si­té ont été qua­li­fiés d'historiques par certain·es. Au pro­gramme : pro­tec­tion des éco­sys­tèmes, res­tau­ra­tion de ceux endom­ma­gés, enga­ge­ments finan­ciers et recon­nais­sance du rôle des peuples autochtones.

« Protéger 30 % de la pla­nète et arrê­ter et inver­ser la perte de bio­di­ver­si­té, c’est notre 1,5 °C », a lan­cé, en réfé­rence à l'accord de Paris de 2015, le ministre de l’environnement cana­dien, Steven Guilbeault, pour saluer l'issue de la COP 15 pour la bio­di­ver­si­té orga­ni­sée à Montréal. Ce 19 décembre, 195 pays ain­si que l'Union euro­péenne ont signé des enga­ge­ments jugés his­to­riques par les par­ties mais aus­si par certain·es observateur·rices, explique Le Monde. Les États pro­mettent ain­si de prendre 23 « mesures urgentes » dont trois prin­ci­pales : pro­té­ger 30 % de la pla­nète (actuel­le­ment, seules 17% des terres et 8% des océans béné­fi­cient d'une telle pro­tec­tion), res­tau­rer 30 % des éco­sys­tèmes mais aus­si dou­bler les res­sources des­ti­nées à la pro­tec­tion de la nature, le tout d’ici à 2030.

« Beaucoup ont com­pa­ré l’accord de Montréal à l’accord de Paris pour le cli­mat. Cette ana­lo­gie est très à pro­pos car nous venons de faire un pas signi­fi­ca­tif pour la pro­tec­tion de la nature. Et sans Montréal, il n’y a pas Paris, car la lutte contre le réchauf­fe­ment a besoin de la bio­di­ver­si­té », s'est encore féli­ci­té le ministre cana­dien. Son enthou­siasme est aus­si celui de Christophe Béchu, le ministre fran­çais de la Transition éco­lo­gique et de la Cohésion des ter­ri­toires : « C’est un accord his­to­rique car on pose un cadre ambi­tieux, dans lequel rien n’est au rabaisChacun va main­te­nant devoir prou­ver qu’il est à la hau­teur de ce texte et que ce n’est pas un accord de papier, le tra­vail commence. »

Le rôle pro­tec­teur des peuples autoch­tones reconnu

Autre aspect capi­tal de cet accord : il recon­nait le rôle majeur des peuples autoch­tones et des com­mu­nau­tés locales en tant que « gar­diens de la bio­di­ver­si­té ». « Les peuples indi­gènes, qui repré­sentent 6 % de la popu­la­tion mon­diale, gou­vernent et gèrent au moins 25 % de la sur­face ter­restre, qui concentrent près de 80 % de la bio­di­ver­si­té », pré­cise Le Monde. Le jour­nal cite la repré­sen­tante du Forum inter­na­tio­nal autoch­tone sur la bio­di­ver­si­té qui affirme que cette recon­nais­sance « donne une base solide pour tra­vailler avec les res­pon­sables poli­tiques au niveau natio­nal ».

Pour abou­tir à cet accord à l'issue de négo­cia­tions ayant duré quatre ans, il a fal­lu inven­ter des com­pro­mis, notam­ment sur le chiffre clef de « 30 % de pro­tec­tion en 2030 ». Si plus de 110 Etats avaient rejoint la Coalition de la haute ambi­tion pour la nature et les peuples por­tant ce pro­jet, il a fal­lu appor­ter des garan­ties à des pays récal­ci­trants, notam­ment la Chine, qui n'entendait pas pla­cer sous pro­tec­tion un tiers de son espace mari­time. Au final, c'est donc une cible glo­bale de 30% et non pas des cibles natio­nales qui a été vali­dée. De la même manière, la divi­sion par deux du « risque glo­bal » lié aux pes­ti­cides et « l'élimination » de la pol­lu­tion plas­tique sont au pro­gramme de l'accord, sans que soient pré­ci­sés les moyens d'y parvenir.

En finir avec les sub­ven­tions néfastes à la nature

Du point de vue finan­cier, les par­ties pre­nantes vont devoir com­bler le défi­cit de finan­ce­ment de la bio­di­ver­si­té, qui repré­sen­te­rait 700 mil­liards de dol­lars par an (envi­ron 511 mil­liards d’euros). La pre­mière des solu­tions ins­crite dans l'accord pour y par­ve­nir consiste à « éli­mi­ner, sup­pri­mer ou réfor­mer » les sub­ven­tions néfastes à la nature à hau­teur de 500 mil­liards de dol­lars (365 mil­liards d’euros) par an. 

Tandis qu’un mil­lion d'espèces de plantes et de végé­taux et plus de 42 000 espèces ani­males sont actuel­le­ment mena­cées de dis­pa­ri­tion, cer­taines ONG de lutte contre l'extinction citées par Le Monde expri­maient leurs craintes que le texte ambi­tieux de cette COP 15 ne soit pour autant pas assez contraignant.

Lire aus­si l COP15 sur la bio­di­ver­si­té : les enjeux de ce som­met déci­sif pour « répa­rer le monde »

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