Selon le classement du collectif Break free from plastic, Coca-Cola est toujours le premier pollueur plastique dans le monde. Si ce n’est pas une surprise, ce podium pose question à moins de six mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris “écolos”, dont Coca-Cola est l’un des principaux sponsors…
Le collectif mondial qui rassemble plus de 500 ONG luttant contre la pollution plastique, Break free from plastic, vient de publier, mercredi 7 février, son classement 2023 des entreprises les plus polluantes au monde en matière de déchets plastiques. Sans surprise, Coca-Cola est encore cette année sur la plus haute marche du podium. L’entreprise distance ainsi Nestlé, Unilever (Amora, Dove, Signal…) et PepsiCo. La première multinationale française, Danone, arrive quant à elle à la huitième place.
Depuis le premier classement du collectif, il y a six ans, la multinationale américaine a d’ailleurs toujours tenu la tête du palmarès. Pire, selon le rapport de Break free from plastic, Coca-Cola vient d’établir un nouveau record “avec un total de 33 820 déchets plastiques – le chiffre le plus élevé pour l’entreprise depuis le début du projet” du collectif.
Pour établir le classement des principaux pollueurs plastiques mondiaux, Break free from plastic a réalisé 250 audits de marques dans 41 pays. Près de 9 000 bénévoles ont ainsi collecté et contrôlé 537 719 déchets plastiques dans l’espace public, afin d’identifier les marques de ces derniers. Des détritus estampillés Coca-Cola ont ainsi été retrouvés dans 40 des 41 pays de l’action, selon le rapport de Break free from plastic.
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Surtout, ce classement questionne à moins de six mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris dont Coca-Cola est l’un des principaux sponsors. Pour rappel, les organisateur·rices de l’évènement sportif ont promis de faire des JO les premiers jeux compatibles avec l’accord de Paris sur le climat, en émettant deux fois moins de gaz à effet de serre que ceux de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Le titre de “plus gros pollueur du monde” détenu par Coca-Cola depuis six ans pourrait bien être un caillou dans la chaussure de ces JO “écolos”.
En 2022, la multinationale américaine avait déjà été épinglée par Break free from plastic. Mais cette première place n’avait pas semblé échauder la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui vantait les mérites de Coca-Cola en matière d’écologie, en septembre dernier. “Ils concourent à l’ambition que portent ces Jeux, notamment mettre au point un modèle vertueux de distribution des boissons pendant les Jeux olympiques et paralympiques, réduire au strict minimum l’usage du plastique à usage unique tant pour les spectateurs que pour les athlètes, et faire vivre à tous les Français la ferveur du Relais de la flemme”, avait-elle écrit sur X (anciennement Twitter).
Dans un communiqué publié en juin dernier, Coca-Cola avait effectivement annoncé “un nouveau modèle pour distribuer ses boissons” afin de soutenir la réduction de l’empreinte plastique des JO. Au menu : des fontaines à boissons dans les points de vente, des gobelets réutilisables et consignés, des bouteilles en verre et des bouteilles en plastique PET recyclées “quand les conditions opérationnelles empêchent l’installation des fontaines”.
Rendez-vous dans un an pour le prochain classement du collectif Break free from plastic donc. Mais on peut avancer sans crainte de se tromper que Coca-Cola tiendra encore une fois le haut du panier (en plastique).
Le plus gros pollueur de France est…
Le collectif mondial rapporte également qu’en France, quatre associations luttant contre la pollution plastique – MerTerre, No Plastic in my Sea, Objectif zéro plastique et Wings of the Ocean – ont réalisé quatorze ramassages de déchets plastiques en 2023. Sur la même méthode que Break free from plastic, elles ont ensuite recensé les marques les plus retrouvées parmi ces détritus. Sur les 5 800 déchets plastiques recensés, les associations ont trouvé majoritairement des mégots et des bouteilles.
Le groupe Alma (qui rassemble plusieurs marques d’eaux minérales comme Cristaline, St-Yorre, Courmayeur…) arrive en tête du classement, devant Altria/Philip Morris (Malboro, Philip Morris, Chesterfield) et… la filiale du groupe Coca-Cola en Europe. Les ramassages en bord de mer n’ayant pas permis d’identifier correctement les marques sur les mégots, la part de ces derniers est “sans doute sous-estimée”, précise Break free from plastic.