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© Jacek Dylag

A69, mor­ta­li­té infan­tile liée à la pol­lu­tion de l'air, lien entre séche­resse et effon­dre­ment de la bio­di­ver­si­té : les actus envi­ron­ne­ment de ce 24 avril

Tandis que des alertes sont lan­cées sur la mor­ta­li­té infan­tile liée à la pol­lu­tion de l'air en Europe et sur l'effondrement de la repro­duc­tion de cer­taines espèces ani­males en rai­son de la séche­resse, le ministre des Transports Clément Beaune tente d'apaiser sur le pro­jet d'autoroute devant relier Castres à Toulouse.

Face à la mobi­li­sa­tion citoyenne, Clément Beaune annonce vou­loir "réduire l'impact" du pro­jet d'A69

« Il est hors de ques­tion de faire comme avant », a affir­mé le ministre des Transports Clément Beaune à fran­cein­fo ce lun­di, au sujet du pro­jet contes­té de créa­tion d'autoroute entre Toulouse et Castres. Alors que ce week-​end a vu défer­ler à Saix dans le Tarn des mil­liers d'opposants à l'A69 dans une ambiance déter­mi­née mais fes­tive, Clément Beaune a affir­mé qu'il était « pos­sible et sou­hai­table de réduire les impacts envi­ron­ne­men­taux » de ce pro­jet jugé par beau­coup inutiles et en contra­dic­tion avec l'urgence climatique.

Le ministre a par ailleurs rap­pe­lé que son minis­tère s'était enga­gé en jan­vier à pas­ser au crible l'ensemble des pro­jets auto­rou­tiers en cours de déve­lop­pe­ment à l'aune des enjeux envi­ron­ne­men­taux (lutte contre l'artificialisation des sols, réduc­tion des émis­sions, désen­cla­ve­ment des ter­ri­toires, coût des pro­jets). « La réponse sur tous les pro­jets rou­tiers, dont celui-​ci, arri­ve­ra d'ici le début de l'été », a‑t-​il promis.

Mais pour l'heure, rien n'indique que l'A69 ne se fera pas : « C’est un pro­jet spé­ci­fique parce qu’il est le pro­jet le plus avan­cé. Il y a des tra­vaux qui ont com­men­cé, on est dans un État de droit : il y a eu des règles et des pro­cé­dures et à chaque fois la jus­tice a confir­mé ce projet. »

La pol­lu­tion de l’air tue 1 200 enfants et adolescent·es par an en Europe

Le chiffre, gla­çant, pro­vient d'une esti­ma­tion de l’Agence euro­péenne de l’environnement (AEE), publiée ce 24 avril : dans ses 32 pays membres, 1 200 mineur·es mour­raient chaque année à cause de la pol­lu­tion de l'air, notam­ment en rai­son du rejet du dioxyde d'azote (NO2) et des par­ti­cules fines, qui affectent le déve­lop­pe­ment et les fonc­tions des pou­mons des enfants.

« Malgré des pro­grès ces der­nières années, note l'AEE, le niveau des prin­ci­paux pol­luants de l'air demeure obs­ti­né­ment au-​dessus des recom­man­da­tions de l'Organisation mon­diale de la san­té dans de nom­breux pays euro­péens, par­ti­cu­liè­re­ment en Europe de l'Est et en Italie. » Ainsi, en 2021, presque 90% de la popu­la­tion urbaine de l'Union euro­péenne a été expo­sée à des niveaux « dan­ge­reux » de dioxyde d'azote et de par­ti­cules fines, détaille l'AEE.

Pour les enfants, les risques com­mencent dès la gros­sesse, avec une expo­si­tion à la pol­lu­tion de l'air des mères qui peut entraî­ner « un poids faible à la nais­sance et des risques de nais­sance avant terme », rap­pelle l'AEE. Par la suite, les pro­blèmes de déve­lop­pe­ment des pou­mons peuvent se tra­duire par des infec­tions res­pi­ra­toires, des aller­gies et de l'asthme chro­nique, qui concerne 9% des enfants et adolescent·es en Europe, affirme l'AEE. Qui demande à pro­té­ger en prio­ri­té les mineur·es : « Jusqu'à ce que la pol­lu­tion de l'air soit réduite à des niveaux sûrs, amé­lio­rer la qua­li­té de l'air autour d'infrastructures comme des écoles et des jar­dins d'enfants et durant des acti­vi­tés d'extérieur peut aider à réduire l'exposition des enfants. »

En France, la séche­resse entraîne de lourdes consé­quences sur la biodiversité

C'est la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux (LPO) qui sonne l'alarme dans un com­mu­ni­qué de presse : la bio­di­ver­si­té des dix espaces natu­rels en zone humide qu'elle gère en Vendée et Charente-​Maritime, a été for­te­ment impac­tée par la séche­resse du prin­temps et de l'été 2022. 

Premier effet du manque d'eau, note la LPO : « l'absence et/​ou la dif­fi­cul­té de déve­lop­pe­ment des végé­ta­tions ter­restres et aqua­tiques usuelles », avec, dans le même temps, « l'expression d’une végé­ta­tion inha­bi­tuelle ».

En ce qui concerne la faune, la séche­resse a entraî­né « une faible repro­duc­tion, voire nulle pour cer­taines espèces ». A titre d'exemple, la LPO cite celui de cer­taines espèces d'amphibiens ou d'oiseaux d'eau, comme le Chevalier Gambette (-50% d'effectifs nicheurs) et la Guifette noire, « pour laquelle aucune repro­duc­tion n’a été obser­vée à la Vacherie, qui concentre pour­tant l’essentiel des effec­tifs du Marais poi­te­vin ». La séche­resse dérègle éga­le­ment la fré­quen­ta­tion de ces zones par les oiseaux migra­toires : à Saint-​Denis-​du-​Payré et à la Vacherie, « les effec­tifs d’oiseaux d’eau en migra­tion étaient 19 fois moins impor­tants en août 2022 qu’en moyenne sur les 5 années anté­rieures sur le même mois. Cela repré­sente 1200 oiseaux/​jour habi­tuel­le­ment, contre 64 en 2022. »

La LPO demande, « pour faire face à l’effondrement de la bio­di­ver­si­té, que l’État pour­suive la créa­tion et l’extension des réserves natu­relles natio­nales et que la poli­tique publique œuvre à la limi­ta­tion des pres­sions addi­tion­nelles comme la chasse ou les pol­lu­tions chi­miques par­tout en France ».

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