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Violences dans le sport : 655 signa­le­ments réa­li­sés depuis 2019, en majo­ri­té pour des vio­lences sexuelles

Depuis la mise en place d'une cel­lule dédiée en 2019, 655 signa­le­ments de vio­lences dans le monde spor­tif ont été recueillis, la plu­part dans un contexte de vio­lences sexuelles, a révé­lé le minis­tère des Sport mercredi. 

Un mou­ve­ment de libé­ra­tion de la parole sans pré­cé­dent. Au 31 décembre 2021, 655 per­sonnes sont mises en cause dans le cadre de 610 affaires de vio­lences dans le milieu spor­tif, a révé­lé mer­cre­di le minis­tère char­gé des Sport, à l'occasion de la 3e conven­tion natio­nale de pré­ven­tion des vio­lences dans le sport.

L'ensemble de ces signa­le­ments ont été recueillis par une cel­lule dédiée au sein de la Direction des Sport, lan­cée au mois de décembre 2019, après la publi­ca­tion d'une enquête du site web d'investigation Disclose dévoi­lant les témoi­gnages de vic­times de vio­lences sur­ve­nues dans le cadre sportif.

« Le temps de l’omerta, du silence, de la soli­tude est ter­mi­né », a affir­mé Roxana Maracineanu, la ministre délé­guée char­gée des Sports, lors de cette conven­tion à l'Assemblée natio­nale. Avant d'ajouter : « Nous avons mis du temps à ouvrir les yeux mais soyez assu­rés que nous ne les refer­me­rons plus. Et c’est, pour moi, un réel motif de fier­té, d’espérance, de savoir le mou­ve­ment spor­tif fran­çais conscient que sa res­pon­sa­bi­li­té pre­mière est de pro­té­ger les enfants, les jeunes filles et gar­çons qu’il accueille quo­ti­dien­ne­ment dans ses clubs, ses pôles, ses centres d’entrainement. »

Une majo­ri­té d'hommes signalés

Un grand nombre de ces affaires (73%) sont sur­ve­nues au cours des dix der­nières années et 107 d'entre elles concernent la sai­son 2020–2021.

Parmi les mis·es en cause, 97% sont des hommes, 36 avaient un sta­tut d'agent public et 365 étaient des éducateur·rices sportif·ves. Iels se retrouvent dans 54 fédé­ra­tions spor­tives dif­fé­rentes (sur 115). Sur l'ensemble des vic­times, 79% sont de sexe fémi­nin et 84% étaient mineures au moment des faits. 

Sur l'ensemble des faits dénon­cés, une très grande majo­ri­té (89%) concernent des vio­lences sexuelles, 11 visent des faits de vio­lences dans un contexte de bizu­tage, 16 sont liés à des cas d'inceste et 12 concernent des affaires en lien avec le han­di­cap. Parmi ces signa­le­ments, 37 ont eu lieu dans des struc­tures de haut niveau, comme les Pôles Espoirs, les Pôles France et les centres de for­ma­tion de clubs professionnels. 

Un avant et un après Sarah Abitbol

Les alertes se sont mul­ti­pliées après la publi­ca­tion du livre Un si long silence, le 30 jan­vier 2020, dans lequel Sarah Abitbol, figure du pati­nage artis­tique fran­çais, révèle avoir été vio­lée à plu­sieurs reprises par son entraî­neur, de ses 15 à 17 ans. On assiste depuis à un « mou­ve­ment inédit et mas­sif de libé­ra­tion de la parole dans le champ spor­tif », selon le ministère.

Sarah Abitbol, ain­si que d'autres sportif·ves qui ont dénon­cé des vio­lences, comme la lan­ceuse de mar­teaux Catherine Moyon de Baecque, la cava­lière Audrey Larcade ou les pon­gistes Benjamin et Adrien Ecuyer, étaient présent·es au sein du palais Bourbon. La ministre leur a assu­ré qu'iels n'étaient plus « seuls ».

À la fin de son dis­cours, Roxana Maracineanu a appe­lé l'ensemble des acteur·trices du mou­ve­ment spor­tif à « pour­suivre inlas­sa­ble­ment ce tra­vail » et à conti­nuer « de por­ter ce flam­beau coûte que coûte ». Car si le tra­vail enga­gé est « immense », il reste, selon elle, « encore énor­mé­ment à faire ».

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