capture decran 2023 05 17 a 15.01.14
© Wikipédia

Sport : un plan d’action pour lut­ter contre les dis­cri­mi­na­tions anti-LGBTQ+

À l’occasion de la jour­née mon­diale contre l’homophobie, la trans­pho­bie et la bipho­bie qui se tient ce mer­cre­di, la ministre des Sports Amélie Oudéa-​Castéra a dévoi­lé dans Libération le plan d’action qu'elle a pré­sen­té ce matin au Comité natio­nal olym­pique spor­tif fran­çais (CNOSF).

Dans le cadre de la jour­née mon­diale contre l’homophobie, la trans­pho­bie et la bipho­bie qui a lieu ce mer­cre­di 17 mai et après le fias­co de la cam­pagne annuelle « Homos ou hété­ros, on porte tous le même maillot » orga­ni­sée par la Ligue de foot­ball, la ministre des Sports veut pas­ser à la vitesse supé­rieure. Dans une inter­view don­née à Libération, Amélie Oudéa-​Castéra dévoile un plan d’action pour mieux lut­ter contre les dis­cri­mi­na­tions anti-​LGBTQ+ dans le sport. En lien avec Isabelle Rome, ministre char­gée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, la ministre des Sports l'a pré­sen­té ce matin au Comité natio­nal olym­pique spor­tif fran­çais (CNOSF).

Dans le détail, le plan est com­po­sé de trois axes. Dans un pre­mier temps, la ministre des Sports sou­haite « mieux prendre en compte dans le champ spor­tif les enjeux et les droits des per­sonnes LGBT+ ». Amélie Oudéa-​Castéra entend ensuite « sys­té­ma­ti­ser les sanc­tions contre les auteurs d’actes anti-​LGBT+ » et enfin « favo­ri­ser la pra­tique spor­tive de toutes et tous, dans le res­pect de la diver­si­té et de l’équité spor­tive ». Devant le CNOSF, elle a mar­te­lé : « Le sport dans son ensemble doit se mobi­li­ser pour por­ter et défendre une même vision : celle d’un sport qui doit faire gran­dir, jamais rabais­ser, qui doit per­mettre de se réa­li­ser, jamais de se renier, qui doit ouvrir, jamais rejeter. »

Rendre sys­té­ma­tique le dépôt de plainte

Parmi les dif­fé­rentes mesures pré­co­ni­sées pour endi­guer ces dis­cri­mi­na­tions et faire recu­ler la haine sur les ter­rains de sport, Amélie Oudéa-​Castéra pro­pose notam­ment de « rendre auto­ma­tique la peine com­plé­men­taire d’interdiction judi­ciaire de stade pour les auteurs de pro­pos dis­cri­mi­na­toires ». Selon la même logique, la ministre des Sports a men­tion­né le dépôt de plainte sys­té­ma­tique de signa­le­ments « au pro­cu­reur de la République, [avec] consti­tu­tions de par­tie civile pour les asso­cia­tions ou les fédé­ra­tions spor­tives qui ont connais­sance de telles dis­cri­mi­na­tions ».

Amélie Ouéda-​Castéra a éga­le­ment évo­qué la néces­si­té de sen­si­bi­li­ser « les com­mis­sions dis­ci­pli­naires » aux dis­cri­mi­na­tions, afin que celles-​ci soient sys­té­ma­ti­que­ment iden­ti­fiées et signa­lées en vue d’être sanc­tion­nées. Les juges et arbitres seront obligé·es de suivre une for­ma­tion pour qu’ils et elles soient en mesure d’identifier des dis­cri­mi­na­tions anti-​LGBT et de comp­ta­bi­li­ser sur les feuilles de match. 

Inclure les ath­lètes trans

Interrogée sur les droits des ath­lètes trans dans les com­pé­ti­tions spor­tives, la ministre des Sports a affir­mé à Libération vou­loir « mettre l’accent sur l’encouragement à la pra­tique spor­tive des per­sonnes trans pour bien prendre en compte leurs spé­ci­fi­ci­tés, déve­lop­per les leviers et, en cas de choix, à tous les âges et à tous les niveaux de per­for­mance ».

En ce qui concerne le sujet brû­lant de l'accès aux com­pé­ti­tions fémi­nines des ath­lètes trans fémi­nines, la ministre a expli­qué vou­loir trou­ver « le bon équi­libre » entre un « c’est non, vous ne par­ti­ci­pe­rez pas » et un « oui de prin­cipe ». Pour cela, elle compte s'appuyer sur « un groupe d’experts pour défi­nir des cri­tères objec­tifs, mesu­rables et équi­tables » qui per­met­tront de favo­ri­ser l'inclusion des per­sonnes trans dans les com­pé­ti­tions spor­tives. Ce groupe d'experts sera com­po­sé d'athlètes de haut niveau, de méde­cins, d'experts et de repré­sen­tants des fédérations. 

Amélie Ouéda-​Coustera compte éga­le­ment sur les Jeux de Paris 2024 pour favo­ri­ser l'inclusion de ces ath­lètes. Durant l'événement, « une Maison des fier­tés » sera mise en place. Il s’agira d’un lieu des­ti­né à « l'accueil des sup­por­ters, des ath­lètes et de tous les alliés de la cause LGBT+ ». Un bud­get « à hau­teur de 450 000 euros, dont 100 000 euros de l’Etat » va être mobilisé.

Lire aus­si l En Une de L'Équipe maga­zine, l'athlète Halba Diouf dénonce l'interdiction faite aux femmes trans de concou­rir dans les com­pé­ti­tions féminines

Enfin, Amélie Ouéda-​Coustera a annon­cé « octroyer l’agrément à la Fédération spor­tive LGBT+ ». Cela signi­fie que la ministre recon­naît que « cette fédé­ra­tion exerce une mis­sion de ser­vice public » et cela ouvri­ra la voie à la fédé­ra­tion « à des finan­ce­ments ren­for­cés pour cette ins­tance »

Dimanche, la ministre des Sports avait réagi au refus de cer­tains joueurs pro­fes­sion­nels de foot­ball de por­ter le maillot avec un flo­cage arc-​en-​ciel, deman­dant aux dif­fé­rents clubs concer­nés de sanc­tion­ner les joueurs. Avec ce plan d'action, elle entend désor­mais convaincre qu’il est indis­pen­sable de sys­té­ma­ti­ser les sanc­tions contre les auteur·rices d’actes anti-LGBTQ+.

À lire aus­si I Homophobie dans le foot­ball : la FFF dénonce le com­por­te­ment des joueurs, mais ne les sanc­tionne pas

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.