Noël Le Graët « n'a plus la légitimité nécessaire pour administrer » la Fédération française de football compte tenu « de son comportement envers les femmes », pointe le rapport provisoire de l'audit sur la FFF rendu lundi 30 janvier.
Le sort de Noël Le Graët semble se préciser. Les inspecteur·trices en charge de l’audit de la Fédération française de football (FFF) ont remis ce lundi, le document commandé par le ministère des Sports au mois de septembre. Le président de la FFF « n’a plus la légitimité nécessaire pour administrer » le football français compte tenu notamment « de son comportement envers les femmes », épingle le rapport provisoire, selon franceinfo.
Visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, Noël Le Graët est particulièrement ciblé par le rapport, notamment sur son attitude vis-à-vis des femmes, qui « peut être qualifiée au minimum de sexiste », selon les inspecteur·trices. L’audit provisoire précise également avoir recueilli des témoignages relatifs à des agissements du dirigeant « susceptibles de recevoir une qualification pénale ». Noël Le Graët, qui conteste fermement les faits, a été mis en retrait de sa fonction de président de la FFF le 11 janvier dernier.
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Lourdes conséquences
Depuis, les témoignages de harcèlement à l’encontre du patron du football français se succèdent dans la presse. « Combien de fois m’a‑t-il dit : ‘´Tu dois être une chaude”, “Il n’y a pas mal à se faire du bien” ? Il ne pense qu’en dessous de la ceinture », a ainsi témoigné une ex-collaboratrice au média Presse Océan. De plus, selon le rapport, « le président multiplie ce que certains qualifient de ’’dérapages’’, mais qui illustrent surtout la dérive d’un pouvoir solitaire sans aucun outil de régulation interne. »
Le rapport pourrait avoir de lourdes conséquences sur la première fédération sportive de France, au-delà du cas Noël Le Graët. Également visée par l’audit, la directrice générale de la FFF, Florence Hardouin, mise à pied à titre conservatoire depuis le 11 janvier, est ciblée par les inspecteur·trices pour son management qui « peut être qualifié de brutal », affirme le rapport. Selon Dominique Rouch, porte-parole de Florence Hardouin, cette dernière « dément tout manquement commis dans le cadre de ses fonctions de directrice générale. Elle rétablira la vérité plus tard point par point », rapporte BFM-TV.
« Ambiance sexiste et sexuelle »
Ce rapport attendu de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) constate par ailleurs que la politique de la FFF en lien avec les violences sexistes et sexuelles n’est « ni efficace ni efficiente » et « n’est pas une propriété déployée rationnellement par la FFF dans les territoires ». Le rapport relève ainsi qu’une « ambiance sexiste et violente a régné au sein du comité directeur de la FFF jusqu’en 2020 ». Elle se serait exprimée « par des blagues sexistes, lourdes et récurrentes, par des manifestations de mépris entre directeurs, par l’usage d’un vocabulaire grossier et par l’échange d’injures. La passivité de la directrice générale a marqué les personnes présentes. »
Noël Le Graët et Florence Hardouin ont désormais deux semaines pour apporter leurs observations aux inspecteur·trices, qui rédigeront ensuite le rapport définitif avec ses nouveaux éléments. Il devrait être rendu public aux alentours du 15 février.