La championne olympique a remporté la médaille d’or ce mercredi 10 mai lors des championnats du monde de judo à Doha au Qatar.
Clarisse Agbégnénou peut ajouter une nouvelle médaille d’or à son palmarès. La judoka française a remporté mercredi 10 mai un sixième sacre mondial lors des championnats du monde de judo à Doha au Qatar. Le premier depuis la naissance de sa fille, Athéna, il y a onze mois. La jeune femme de 30 ans a remporté la finale face à la Slovène Andreja Leski dans la catégorie des moins de 63 kg. « Je ne pouvais rêver mieux, a expliqué la championne, au micro de La Chaîne L’Équipe, après sa victoire. J’ai beaucoup travaillé [après ma grossesse], beaucoup pleuré aussi, pour en arriver là. J’ai dit à ma fille que j’allais lui ramener la médaille et la mettre autour de son cou : chose promise, chose due. »
Sa petite fille n’était d’ailleurs pas si loin. La maternité de la judoka avait fait souffler un vent de nouveauté dans la Fédération française de judo. Pour la première fois, une sportive française avait choisi d’être accompagnée en permanence de son enfant, de l’hôtel des athlètes jusqu’à la salle d’échauffement.
Lire aussi l Clarisse Agbegnenou : l'or de gloire
Si cette victoire confirme ses rêves de JO, c’est surtout une belle revanche après une reprise quelque peu agitée. La judoka avait fait son grand retour sur les tatamis en février sans son entraîneur référent en équipe de France, Ludovic Delacotte. La Fédération française de judo avait en effet décidé de sanctionner Clarisse Agbégnénou qui avait refusé de porter le kimono Adidas imposé par la Fédération pour porter celui de son sponsor personnel (Mizuno). La FFJ avait aussi décidé de geler les aides financières de la sportive.
Perte de confiance
La sportive avait regretté de ne pas pouvoir bénéficier du même passe-droit que Teddy Riner. Le judoka triple champion olympique avait obtenu en 2017 l’accord de la Fédération pour porter son propre équipement. Un accord avait finalement été trouvé entre la judoka et la FFJ et Clarisse Agbégnénou portait un kimono Adidas à Doha.
Mais pas sûr qu’une médaille d’or suffise à apaiser les relations. « Les relations ne se reconstruiront pas, c’est trop tard, soulignait ainsi Clarisse Agbégnénou auprès du Parisien. J’ai plusieurs fois essayé de faire un pas en avant, mais à chaque fois, on me remet plus bas que terre et c’est dur de se relever. Je resterai loyale, mais je me tiendrai à distance. Le mal est fait et je n’ai plus confiance dans les dirigeants de la fédération française de judo. Jamais je ne regretterai d’avoir mis le sujet du kimono sur la table, ce combat était juste et au moins, il a permis de recréer une unité. J’avais demandé qu’il y ait une équité, c’est le cas. J’ai maintenant besoin de mettre mon énergie au service de mon projet sportif et pour décrocher une médaille. »