man playing soccer game on field
© Emilio Garcia

Menacées de pour­suites judi­ciaires par leur fédé­ra­tion, les joueuses de foot­ball cana­diennes arrêtent leur grève

Les joueuses de foot­ball de l'équipe du Canada, qui réclament un meilleur bud­get d'entrainement en vue du mon­dial dans six mois, ont dû renon­cer same­di à leur grève amor­cée la veille : la Canada Soccer avait annon­cé ne pas hési­ter à enga­ger des actions judi­ciaires contre elles.

Elles renoncent à leur grève mais n'en pensent pas moins. Les joueuses de foot­ball de l'équipe du Canada, membres de la Canadian players asso­cia­tion, ont expli­qué devoir retour­ner à l'entraînement same­di 11 février alors qu'elles avaient enta­mé, la veille, une grève pour dénon­cer des coupes bud­gé­taires qui menacent, selon elles, la qua­li­té de leur entraî­ne­ment et leur suc­cès au mon­dial à venir l'été prochain. 

Dans un com­mu­ni­qué, elles expliquent que la fédé­ra­tion de foot­ball cana­dienne, Canadian Soccer, les a mena­cées de pour­suites judi­ciaires si elles main­te­naient leur grève : « On nous a infor­mées que si nous ne retour­nons pas au tra­vail – et que nous ne nous enga­geons pas aujourd'hui à jouer contre les Etats-​Unis jeu­di – Canada Soccer enga­ge­ra des actions judi­ciaires pour nous for­cer à retour­ner sur le ter­rain », écrivent les repré­sen­tantes des joueuses. 

Vendredi 10 février, elles avaient, à l'instar de leurs homo­logues mas­cu­lins en juin der­nier, annon­cé se mettre en grève pour récla­mer une meilleure consi­dé­ra­tion de la part de la fédé­ra­tion, dénon­çant des coupes bud­gé­taires démon­trant à leurs yeux « l'incapactié per­pé­tuelle de Canada Soccer à sou­te­nir ses équipes natio­nales ». Plus encore, les joueuses dénoncent une inéga­li­té de trai­te­ment entre les équipes fémi­nines et mas­cu­lines : « A l'aube de notre Coupe du monde, les joueuses de l'équipe natio­nale fémi­nine sont appe­lées à per­for­mer sur la scène inter­na­tio­nale sans le même niveau de sou­tien don­né à l'équipe natio­nale mas­cu­line en 2022 [année du der­nier mon­dial mas­cu­lin, ndlr]. » Les repré­sen­tantes des joueuses appellent donc la fédé­ra­tion à « res­pec­ter son enga­ge­ment public envers l'équité entre les sexes », en trai­tant, via le finan­ce­ment des entraî­ne­ments, les équipes natio­nales fémi­nines ou mas­cu­lines, « de manière égale et équi­table ».

La fédé réplique

Dimanche, Canada Soccer a publié un com­mu­ni­qué disant avoir « enten­du les joueuses de l’équipe natio­nale fémi­nine » et s’être « enga­gé sur un che­min qui trai­te­ra cha­cune des demandes sou­mises par celles-​ci ». « Canada Soccer est cepen­dant conscient que cela ne suf­fit pas et qu’il y a encore du tra­vail à faire », ajoute l'instance spor­tive… Qui ne manque pas de tacler le com­mu­ni­qué de la Canadian players asso­cia­tion : « Bien qu’elles aient pris des mesures, les joueuses ne sont pas en posi­tion légales de déclen­cher une grève en ver­tu des lois du tra­vail de l’Ontario. Canada Soccer n’était pas prêt à com­pro­mettre sa par­ti­ci­pa­tion au tour­noi SheBelieves [dans le cadre duquel s'inscrit le match contre les Etats-​Unis de jeu­di, ndrl], ni la pré­pa­ra­tion que cet évé­ne­ment offre à l’équipe natio­nale fémi­nine en vue de la pro­chaine Coupe du Monde, ni l’expérience offerte au nombre incal­cu­lable de par­ti­sans qui ont sans doute fait le voyage à Orlando pour voir ses héroïnes olym­piques en action. Canada Soccer a donc pris les mesures néces­saires pour s’assurer que ces matchs soient dis­pu­tés comme pré­vu. » De quoi lais­ser pré­sa­ger d'une ambiance ten­due entre la fédé­ra­tion et ses ath­lètes féminines.

Lire aus­si l Salaires femmes-​hommes dans le sport : la course de fond

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