Causette s’associe au webzine Contre Attaque, média créé par de jeunes amatrices de foot et dont nous vous parlions ici. Toutes les deux semaines, le samedi, vous trouverez sur notre site l’un de leurs articles. Dans ce troisième épisode, nous vous proposons le portfolio du photographe Renato Stockler sur les Terrao de Cima, ces terrains de foot typiques de la ville brésilienne de São Paulo, aujourd'hui menacés par la conquête immobilière.
Pour lire les beaux webzines de Contre Attaque, c’est ici.
C’est une histoire visuelle, graphique, presque onirique. Celle de terrains de
foot à São Paulo. Vue du ciel, on aperçoit les silhouettes des gamins qui courent,
tirent et jouent… et des plus grands qui en font tout autant.
Renato Stockler est un photographe originaire de la ville qu’il met à l’honneur
dans son projet « Terrao de Cima ». Les « Terrao » ce sont ces fameux terrains
de foot très répandus à São Paulo, dans un pays où le foot constitue l’ADN de la population. De la terre d’un ocre orangé au gazon d’un vert émeraude, ce sont des
lieux publics qui sont gérés par la communauté. Ce sont des espaces importants
pour l’intégration sociale et culturelle de ces communautés. Mais les Terrãos
disparaissent année après année, et c’est ce que cherche à dénoncer le
photographe brésilien à travers ses œuvres criantes de contrastes. Les espaces
communautaires, serrés entre maisons et building, finissent par céder face à
l’immobilier : c’est le nouveau combat des terrãos face à l’urbanité, souhaitant
préserver les rares espaces d’intégration sociale des locaux. Il aura survolé une
quarantaine de terrains en trois jours par hélicoptère pour prendre les
saisissants clichés. « Ils [les terrains] montrent aussi l’urgence de trouver des
espaces publics et communautaires pour pratiquer le sport et améliorer la vie
ensemble. Ces terrains sont une base solide de la philosophie de jeu au Brésil.
Même dans les difficultés sociales et politiques, un terrão nous montre le vrai
football, loin de cette société médiatisée. La dureté d’un terrão n’est pas faite
pour un spectacle médiatique. »
Anastasia Polak







Contre Attaque, épisode 2 l « On doit des excuses aux femmes qui ont arrêté le foot, aux filles qui n’ont jamais pu jouer et à celles qui persistent »