Clément Chagnaud, doctorant au Laboratoire d’informatique de Grenoble, n’a pas peur de s’attaquer à un sujet hautement explosif : est-ce qu’on dit « pain au chocolat » ou « chocolatine » ? Ingénieur, il fabrique des outils pour aider les linguistes à cartographier et à comprendre l’usage local des mots.

Causette : Comment un informaticien s’est-il retrouvé à faire une thèse autour de la linguistique ?
Clément Chagnaud : J’ai répondu à un appel à doctorants sur un sujet qui avait déjà été établi. Il portait sur la géolinguistique, c’est-à-dire l’intérêt que les linguistes ont pour la répartition géographique des mots. Ils partent du postulat que les différences de dialectes, de langues, sont présentes du fait de leur positionnement dans l’espace. Cette discipline ne bénéficie pas encore de moyens techniques, disons en phase avec les avancées technologiques. L’informatique était un moyen de donner à ces experts des outils pour visualiser leurs données sur des cartes numériques. Jusqu’à présent, les meilleurs d’entre eux faisaient des cartes sur Word ou sur Photoshop !
Par quoi commence-t-on un chantier comme celui-ci ?
C. C. : Au début, j’ai dû absorber énormément de connaissances sur cette discipline et comprendre[…]