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Repas à 1 euro au res­to U : la majo­ri­té divague, les étudiant·es trinquent

Mais quels sont donc ces « enfants de mil­lion­naires » qui, selon la dépu­tée des Hauts-​de-​Seine Prisca Thévenot, s'amusent à aller man­ger au res­to U ?

ÉDITO. Tandis que de plus en plus d'étudiant·es font la queue dans la nuit gla­ciale des grandes villes pour béné­fi­cier des dis­tri­bu­tions ali­men­taires des asso­cia­tions, l'Assemblée natio­nale a reje­té jeu­di 9 février la pro­po­si­tion de loi PS pour assu­rer des repas à 1 euro dans les res­tau­rants uni­ver­si­taires des Crous (contre 3,30 euros actuellement). 

À 183 pour et 184 contre, il s'en est fal­lu d'un che­veu pour que la pro­po­si­tion soit adop­tée en pre­mière lec­ture, dans un contexte d'inflation désor­mais chro­nique, qui creuse les dif­fi­cul­tés des pré­caires. À noter l'absence remar­quée de douze député·es EELV sur 22 lors du vote : comme l'a mon­tré fran­cein­fo, la pré­si­dente du groupe, Cyrielle Chatelain, se trou­vait alors avec deux col­lègues sur une péniche devant la Tour Eiffel, à quelques cen­taines de mètres de l'Assemblée natio­nale pour assis­ter au lan­ce­ment des États géné­raux de l'écologie poli­tique. C'est ballot.

« En 2020, 43 % des étu­diants ont renon­cé à un repas dans la jour­née pour des rai­sons finan­cières », jus­ti­fiait la dépu­tée Fatiha Kelouha Hachi dans l'exposé des motifs de sa pro­po­si­tion de loi qu'elle sou­hai­tait voir finan­cer par une hausse de la taxa­tion sur le tabac. L'élue de Seine-​Saint-​Denis rap­pe­lait éga­le­ment le « suc­cès » des repas à 1 euro – pour les boursier·ères d'abord, pour tous et toutes ensuite – mis en place par le gou­ver­ne­ment dans les Crous durant l'épidémie de Covid. Une illus­tra­tion selon elle de « la défaillance du sys­tème de bourses étudiantes ».

Pour jus­ti­fier l'opposition de la majo­ri­té au texte PS, le ministre délé­gué des Relations avec le Parlement Franck Riester a argué sur BFMTV : « On a refu­sé le prin­cipe de dire qu’on donne de l’argent public à tous même ceux qui n’en ont pas besoin. C’est ça le sujet. On doit faire des choix. » Chez la dépu­tée Renaissance des Hauts-​de-​Seine Prisca Thévenot, l'argument se pare car­ré­ment d'outrance : « Après des cadeaux aux retrai­tés les plus à l'aise finan­ciè­re­ment la semaine der­nière, voi­là qu'aujourd'hui les dépu­tés "Robin des bois" de la Nupes appellent à voter pour que les enfants de mil­lion­naires puissent béné­fi­cier des repas à 1€. » Mais quels sont donc ces enfants de mil­lion­naires qui s'amusent à aller man­ger au res­to U ? Ou, dit autre­ment, de qui se moque-​t-​on, si ce n'est des 56% d'étudiant·es qui confiaient dans une étude ne pas par­ve­nir à se nour­rir à leur faim ?

Lire aus­si l Le coût de la ren­trée uni­ver­si­taire a aug­men­té de 4,27% en un an

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