Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une vingtaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France comme « animateur de prévention ». Il rencontre des dizaines de jeunes avec lesquel·les il échange sur la sexualité et les conduites addictives.
Une fois qu’une lutte a décroché sa « Journée mondiale », elle finit par déserter la rue pour des cérémonies protocolaires, où des gens influents s’échangent des pin’s, le pétillant à la main. Le 1er décembre, journée dévolue à la lutte contre le sida, n’a pas échappé à la règle et le terrain se sent orphelin des militants, remplacés par des jeunes en service civique pas toujours rompus aux débats de stand. Pour fuir les grand-messes, j’étais, le 1er décembre 2018, en Seine-Saint-Denis, dans le hall d’un foyer de travailleurs étrangers aux peintures défraîchies. En attendant mes deux partenaires de prévention, deux femmes d’origine congolaise, la[…]